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Entrevue avec la principale

Heather Munroe-Blum rencontre les médias de McGill.

La principale sortante de McGill, Heater Munroe-Blum, a convié Le Délit, The Daily et The Tribune dans l’édifice James pour une entrevue conviviale vendredi le 2 octobre. Aperçu de l’échange.

LD : Vous avez mentionné durant la conférence au Conseil des Relations Internationales de Montréal (CORIM) qu’il y avait un déficit de 620 millions de dollars dans les universités au Québec. Que pensez-vous des salaires élevés des recteurs et rectrices dans ce contexte de déficit québécois ?
Heather Munroe-Blum (HMB): Ce n’est pas clair maintenant quelle est [la structure] de ce sommet. C’est clair que nous, nous espérons être très impliqués dans ce sommet. Nous avons travaillé avec la Conférence des Recteurs Et des Principaux du Québec (CREPUQ) et plein d’acteurs ensemble, et les étudiants de McGill sont aussi très intéressés d’avoir un mot à cet égard. Nous voulons avoir une représentation à ce sommet, nous travaillons pour faire des suggestions sur comment ce sommet devrait être tenu, mais ce n’est pas du tout clair de quel format il sera.

LD : Y a‑t-il des thèmes que vous tenez à aborder ?
HMB : Bien sûr, la qualité de l’enseignement, l’accessibilité de l’enseignement, la compétitivité de notre système et le respect pour les missions de nos institutions. Nous avons un système d’enseignement supérieur très diversifié et c’est important que le thème du sous-financement soit là, mais pas seulement la question du financement, mais quelle est notre vision comme Québécois pour le système d’enseignement supérieur. […] Pour McGill, c’est une mission assez spécifique, d’être une université axée sur la recherche intensive avec de nombreux programmes pour les étudiants à la maîtrise et au doctorat, des programmes avec des facultés professionnelles, avec une population large d’étudiants québécois, mais aussi de tout le Canada et de l’international. […] Nous voulons apporter une approche multidimensionnelle à ce sommet. […]

LD : Vous avez mentionné durant la conférence au Conseil des Relations Internationales de Montréal (CORIM) qu’il y avait un déficit de 620 millions de dollars dans les universités au Québec. Que pensez-vous des salaires élevés des recteurs et rectrices dans ce contexte de déficit québécois ?
HMB : Je crois que c’est très important, comme j’ai dit dans mon exposé au CORIM, que nous comprenions que dans l’optique d’attirer des étudiants, des professeurs, des administrateurs de partout à travers le monde, ou de les garder ici au Québec, nous avons besoin de rester compétitifs dans nos compensations, et je dis cela pour tous les niveaux. Dans les compensations, nous ne sommes pas les plus élevés au Canada, et les missions des universités sont différentes, les responsabilités sont différentes, mais c’est un marché compétitif, et c’est très important pour le Québec d’avoir du « leadership » dans tous les domaines pour se classer parmi les meilleurs au monde. […]

McGill Daily (MD): Par rapport aux recherches sur l’amiante : beaucoup de personnes, incluant le Dr. Colin Soskolne de l’Université d’Alberta, ont décrit le rapport fait par le professeur Fuks comme « servant ses propres intérêts et manquant de transparence ». Que répondez-vous à ces commentaires, et autres critiques faites sur ce rapport ?
HMB : En fait, le rapport a été bien reçu généralement, a suivi un bon processus, et dans le contexte de révision académique qui a été faite par des pairs, nous nous sentons très confortables qu’une révision objective ait été faite. Ceci a été exigé comme une demande spéciale de notre officier à l’intégrité, c’était donc à l’extérieur des compétences normales de la recherche de l’officier à l’intégrité, et je me sens certainement très confortable avec les conclusions de ce rapport.

McGill Tribune (MT): Y a‑t-il des plans pour appliquer les recommandations du rapport [sur l’Asbestos], par exemple que le Conseil d’Administration évite d’investir dans les compagnies d’amiante et que McGill tienne une conférence académique sur ces problématiques ?
HMB : [Ne pas investir dans l’amiante] n’est pas quelque chose que vous pouvez faire sans avoir une motion formelle mise de l’avant et ainsi de suite. Ceci dépendra des personnes l’amenant de l’avant. Nous avons un comité du Conseil sur les investissements socialement responsables. La problématique de l’administration des investissements des portfolios est compliquée et le but du comité des investissements est de préserver l’argent reçu et de l’investir afin de la faire fructifier au fil du temps au meilleur de nos habiletés dans les marchés communs. Et donc c’est une chose facile à dire ; c’est très compliqué quand vous comprenez que la majorité des outils d’investissements aujourd’hui sont des gros conglomérats. Nous n’avons connaissance d’aucun investissement que nous avons en ce moment dans l’amiante.

MD : Après votre départ, seulement 5 des 23 administrateurs séniors seront des femmes, et, de plus, seulement 18% des professeurs permanents sont des femmes. Pensez-vous que McGill ait un problème en matière de parité ? Pensez-vous que cette situation peut changer ?
HMB : Nous avons besoin de mesures pour encourager les femmes et les autres groupes sous-représentés pour occuper des positions de « leadership », et c’est un thème fort pour moi comme vous pouvez l’imaginer. […] Il y a eu un mouvement très fort en Amérique du Nord dans les années 70 et 80 nommé « Women’s Lib » et je sais qu’il y a tout juste eu une série durant une semaine sur les événements reliés à ceci. Les femmes accèdent à des positions et dans certains secteurs, il y a moins de femmes dans les même positions de « leadership » que dans les années 90, qui ont vu un grand progrès [à cet égard]. Alors si nous ne sommes pas attentifs, [les femmes] perdent du terrain et nous devons faire attention non seulement à ne pas créer un effet dissuasif pour les femmes et pour les autres groupes sous-représentés pour occuper ces rôles, mais bien de créer des incitatifs pour eux. […]

Heather Munroe-Blum quittera ses fonctions de principale de McGill à la fin de l’année scolaire 2012–2013, et prendra une année sabbatique. Elle dit qu’elle reviendra par la suite s’impliquer dans les activités de l’Université.


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