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Face-à-face avec la principale

Les hypothèses pour le futur de McGill, contenues dans les documents commandés cette année par l’administration mcgilloise font l’objet de discussions au sein des représentants et des médias étudiants. Lors de son entrevue bisannuelle avec les journaux étudiants, la principale Munroe-Blum a eu l’occasion de mettre au clair certaines de ses positions.

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Victor Tangermann
MBA et frais de scolarité

Heather Munroe Blum tient bon à son engagement de maintenir la hausse de la facture des étudiants au MBA. Au moment de l’entrevue, le Ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport (MÉLS) n’avait pas encore donné les détails de sa sanction financière. « Nous sommes en discussion avec le gouvernement, et nous espérons arriver à un accord. Mais il est certain que nous ne pouvons pas financer ce programme avec le soutien du gouvernement » a déclaré Madame Munroe Blum. La pénalité financière, annoncée hier par communiqué, annule tout surplus monétaire potentiel versé par étudiant entrant (soit une pénalité de 2 011 719 dollars en tout). Pour la principale, le MBA est un « programme spécial, au vu des quelques changements qui ont été faits » ce qui justifierait la dérégulation des frais.

McGill maintient aussi sa position sur les frais de scolarité : la hausse dépend d’un investissent du gouvernement dans l’aide financière aux études et autres programmes de financement des études postsecondaires.

Élections de l’AÉUM et représentation

Le journaliste du McGill Daily brûlait de demander à Madame Munroe-Blum son candidat de choix pour la présidence de l’AÉUM. Comme on aurait pu le prévoir, elle ne préférait ni l’un ni l’autre des candidats et a noté que ce qui lui a plu dans la campagne, c’était la volonté de s’éloigner du « us and them », d’en finir avec l’antagonisme qui a marqué les relations des étudiants avec l’administration. Le Délit a justement voulu savoir si elle pensait aux répercussions que pouvaient avoir les antagonismes du présent sur les donateurs futurs. La principale ne semble pas s’en inquiéter. Elle note que « dans les cinq ans après la graduation, ce qui compte le plus pour les diplômés c’est la réputation de l’université, et ils comprennent que cela nécessite des ressources ». Elle affirme d’ailleurs qu’elle descend souvent parler avec les étudiants des diverses facultés mais « ne pense pas qu’il y ait un sentiment de mécontentement », et si c’est le cas il est moins ressenti que celui des « leaders étudiants qui doivent avancer les dossiers difficiles auprès de l’administration ». Elle estime donc que ce sont les leaders qui sont mécontents et non le gros des étudiants.

Victor Tangermann
Plan de recrutement stratégique

Lors de son entrevue avec les journaux étudiants en novembre dernier, la principale avait commenté le programme de dérégulation des frais complémentaires des étudiants internationaux : « Les étudiants internationaux ne sont pas les vaches à lait du gouvernement du Québec ». Cette dérégulation assurerait selon elle une redistribution plus juste de l’argent versé par les étudiants internationaux en la retenant au sein de l’université, qui d’après Heather Munroe-Blum « monte un programme d’aide financière solide ». La principale veut continuer dans cette direction, car elle pense « qu’il serait raisonnable de déréguler plus de programmes ». Heather Munroe-Blum était d’ailleurs présidente de la CREPUQ (Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec), lorsque ses membres se sont mis d’accord pour faire pression sur le gouvernement pour la dérégulation de six programmes. À la question de savoir si la hausse des frais de scolarité compenserait le manque de fonds et rendrait la dérégulation inutile, Madame Munroe-Blum a répondu que cela « dépendait de l’ampleur de la hausse en général ». Bien qu’on ne puisse en évaluer l’ensemble des répercussions financières, le Strategic Enrollment Management (SEM) prévoit une hausse du recrutement des étudiants internationaux de 20 à 22% d’ici 2016, ce que la principale semblait ignorer : « Nous n’avons pas l’intention d’augmenter le nombre d’étudiants internationaux fréquentant l’université » a‑t-elle précisé.

McGill au Québec

Dans le rapport datant du 21 février du Groupe d’étude de la principale sur la diversité, l’excellence et l’engagement communautaire, il est écrit que l’université souhaite se démarquer davantage comme institution québécoise. Cependant, les chiffres contenus dans le Strategic Enrollment Management plan semblent dire autrement. McGill souhaite maintenir la proportion d’étudiants québécois qu’elle forme par rapport à l’ensemble des universités québécoises. Sur 100 étudiants universitaires québécois, près de 10 vont à McGill. Or il est prévu que le nombre d’étudiants au Québec diminue de 3,3% d’ici à l’horizon 2021–2022, ce qui se traduirait par une diminution du nombre de Québécois à McGill. Cependant, Heather Munroe-Blum « refuse de spéculer là-dessus ». Elle pense à d’autres moyens de contribuer à la société québécoise, tel que le plan d’aide dentaire aux sans abris, mais aussi le recrutement de professeurs à l’étranger, qui viennent s’installer au Québec avec leur famille.


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