Il vous est peut-être venu à l’esprit, en lisant mes deux écrits précédents, que les références à la gent féminine se font assez rares. Et pourtant je les aime ces femmes, leurs charmes, leurs voix… L’idée de les mettre à l’honneur cette fois-ci m’est venue suite à la publication du magazine Forbes des demoiselles les mieux payées du globe. En pôle position des chansonnières, Britney Spears, puis Taylor Swift et Rihanna… Cela se passe de (mes) commentaires. Dans la vie, j’ai toujours vu la musique comme la politique dans le sens où il me semble indispensable de militer pour une « méritocratie dans la justice ». Ce terme utopiste est simple, les plus méritants peuvent légitimement gagner d’avantage que les autres tant que tout le monde part sur une base égalitaire. En revanche, ces pionnières du top 40 partent, à mon avis, avec plus d’une longueur d’avance grâce à un type de musique extrêmement formaté produit par des institutions portées sur le profit avant tout. Cependant, et sans faire dans la mauvaise foi, il faut leur reconnaître le mérite de plaire au plus grand nombre. Pour contrer ce phénomène, je vais vous faire part de mon top 3. En somme, mon classement Forbes-minable des voix féminines en activité et gagnant à être connues.
Au côté droit du podium, je vais placer l’envoutante Stacey Kent. Cette New-Yorkaise d’une quarantaine d’années nous apporte un jazz assez classique tout compte fait mais drôlement bien interprété. Ayant quitté le sol Nord-Américain assez tôt, il est d’ailleurs naturel que sa musique connaisse un succès bien plus flagrant de l’autre côté de l’Atlantique avec de nombreuses récompenses décernées par la BBC mais aussi plusieurs disques d’or en Allemagne et en France.
La deuxième place est quant à elle décernée à Nona Marie Invie. Accompagnée de son groupe, les Dark Dark Dark, elle propose une musique folk indé des plus délicieuses et tout un univers à découvrir avec, notamment, un clip vidéo très bien produit accompagnant la chanson « Daydreaming ».
Allant crescendo dans la puissance vocale, la première position revient à une chanteuse Soul du nom de Brittany Howard. Cette native d’Alabama, d’où le nom de sa formation, les Alabama Shakes, commence peu à peu à acquérir un succès amplement mérité avec une musique à mi-chemin entre du Janis Joplin et du Allman Brothers. Irrésistible à mes oreilles.
J’en connais deux autres qui apprécient les voix féminines et ils viennent nous le prouver en ce quatrième mardi du mois. En effet, les deux acolytes de Nouvelle Vague (Le National, 23 Octobre) ont collaboré avec de nombreuses chanteuses à talent dans le but de proposer des reprises de chansons punk, post-punk et new wave relookées de la tête aux pieds. Le lendemain, c’est Dan Livingstone et The Griffintown Jug Addicts (Brutopia, 24 Octobre) qu’il faut aller épier du côté de la rue Crescent tout en laissant couler le son des guitares bluesy des années 1930 dans vos oreilles. En perpétuant un certain appui aux artistes canadiens, la jeune Amelie Curran (Upstairs jazz bar & grill, 1er Novembre) mérite un public bien garni. Troubadour au féminin, cette jeune femme qui jouait dans la rue il n’y a pas si longtemps a obtenu au fil des années un statut tout autre et n’a pas démérité ! Comme quoi, on peut toujours rêver…