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La lutte continue à l’UQAM

Retour sur la grève étudiante de 2012 et discussions sur le futur du mouvement

Les 13 et 14 octobre s’est tenu à l’UQAM le Forum sur le Syndicalisme Étudiant, une plate-forme de discussion destinée à informer les étudiants militants du Québec sur le syndicalisme et la possible continuation du mouvement étudiant. Ce Forum, organisé par l’Association Facultaire Étudiante des Sciences Humaines (AFESH) de l’UQAM était également destiné à promouvoir rencontres et discussions entre les différents militants présents.

Frank Lévesque-Nicol, un des organisateurs de l’événement, soutient que ce forum est une « opportunité de se rencontrer, de discuter, de former des réseaux pour envisager de lutter ». Il ajoute  que « le plus gros gain que puisse avoir une lutte, c’est celui d’éveiller les gens ».

Dans une atmosphère de camaraderie plutôt détendue, de nombreux conférenciers ont pris la parole. Certains provenaient de diverses associations étudiantes, comme Camille Robert de la CLASSE. D’autres, aux allures plus marxistes comme Richard St-Pierre du Groupe Internationaliste ouvrier, étaient aussi présents. Et, plus généralement des étudiants étaient venus partager leur opinion sur la grève ou le syndicalisme.

Dans le public, qui est passé de 80 personnes présentes dans la matinée à 150 dans l’après-midi, on pouvait compter de nombreux étudiants venus d’universités et cégeps de Montréal et d’ailleurs au Québec. Mais le public n’était pas uniquement composé d’étudiants. Professeurs, représentants de diverses associations et même militants de la dernière heure étaient également présents.

Pour Jacques Yves-Roy, étudiant au cégep de Maisonneuve, « c’est bien de faire un retour justement sur ce que c’est le syndicalisme étudiant, sur ce qu’on a fait, sur ce qui n’a pas marché ».

Le forum comprenait entre autres des ateliers sur l’histoire des luttes étudiantes au Québec, des discussions sur la grève sociale ou encore sur « quoi faire » après et en dehors du mouvement étudiant. Si les divers ateliers et panels était menés par les différents orateurs, le but était cependant de promouvoir une discussion entre les personnes présentes, la discussion étant le pilier central de cette rencontre.

Les participant-es faisaient plutôt partie de la branche plus à gauche (voire radicale) du mouvement étudiant (presque « jusqu’au-boutiste »). Pour la plupart des personnes au Québec la grève est finie, mais l’idée dominante du forum était justement la continuation de la lutte sociale jusqu’à la gratuité scolaire demandée entre autres par la CLASSE. Richard St-Pierre affirme que « bien qu’il y ait eu une suspension de la hausse, la grève a été étouffée ».

Le débat était d’ailleurs plutôt dominé par les partisans de la Coalition Large de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (CLASSE) et une certaine distance était gardée avec la Fédération Étudiante Collégiale du Québec (FECQ) ou la Fédération Étudiante Universitaire du Québec (FEUQ), ainsi qu’avec le Parti Québécois. En effet, aucun des représentants de ces dernières n’étaient présents. Lors du premier atelier, qui portait sur l’histoire du mouvement étudiant au Québec de 1960 à 2012, Camille Robert, co-porte-parole de la CLASSE, a souligné la rupture entre la CLASSE et d’autres associations étudiantes : « la rupture avec la FECQ et la FEUQ est très nette. Les fédérations étudiantes se sont collées sur le Parti Québécois depuis son élection, je pense qu’on ne peut plus compter sur elles en tant qu’alliées ». Elle a ajouté que « le Parti Québécois n’est pas un allié mais un adversaire ».

Quoi qu’il en soit, le Forum sur le Syndicalisme Étudiant a réuni de nombreux militants de tous âges et groupes, et a confirmé que l’UQAM est bien le centre du mouvement étudiant au Québec et le point de rassemblement pour ses militants.

 


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