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OGM : O Gros Maux, petits moyens

Coup de tonnerre dans les médias cette semaine : une étude française menée par le fameux et controversé Dr. Séralini établirait clairement l’existence de propriétés cancérigènes dans un aliment génétiquement modifié : le maïs transgénique Monsanto NK603. Ce maïs est entré sur le marché canadien cet été, d’où la médiatisation à grande échelle de cette étude comprenant 100 rats nourris au maïs GM et exposés au pesticide RoudUp utilisé dans la culture de ce maïs et 100 rats témoins nourris au maïs de culture traditionnelle. Ces rats sont d’ailleurs une espèce ayant une prédominance héréditaire à développer des tumeurs et c’est pourquoi le groupe témoin a connu une incidence de 30% avec une alimentation dite naturelle. Chez le groupe test, c’est une incidence de 80% qui a été observée ce qui est tout de même considérable. 

Le premier jour de la publication des conclusions de l’étude du Dr. Séralini, des scientifiques remettaient en question la fiabilité de l’expérimentation et de son protocole. Que ce soit le trop petit échantillonnage, le fait que l’on ait utilisé qu’une seule race de rat, le fait qu’on ait conjugué OGM et pesticides ou encore que l’on ait nourrit exclusivement les rats de ce produit, sont toutes des raisons pour dévaluer ses conclusions alarmistes. 

Les pro-OGM ont de quoi se mettre sous la dent. De nos jours, démontrer que l’autre a tort nous donne trop souvent raison. Nombreux sont ceux qui, dans les médias traditionnels, mais aussi sur Internet, ont questionné la publication de la conclusion seulement, plutôt que de l’étude entière dont le financement est également obscur. Bientôt, dit-on sur la toile, un documentaire paraîtra, puis un livre sera publié. Serait-ce un coup de marketing pour d’abord propulser la cause des anti-OGM, ensuite pour des motifs monétaires ?

La science se voulant une discipline d’exactitude, elle se retrouve entachée lorsque de telles études sont publiées. On perd l’aspect constructif, on ne sait plus qui croire. La science devient de la politique. Les médias s’en mêlent, nous montrant d’horribles petits rats couverts de tumeurs. D’ailleurs, Le Nouvel Observateur, un journal français, titrait « Oui, les OGM sont des poisons ! ». Titre fallacieux et sensationnaliste. 

Ce sur quoi nous pouvons par contre nous indigner collectivement et ce, sans l’ombre d’un doute, c’est que les études exigées par Santé Canada avant de mettre le maïs Monsanto sur le marché étaient tout aussi ridicules. Ce ne sont que 90 jours de la vie d’un groupe de rats qui ont été observés. Petit échantillonnage, pas de variété dans la nourriture ; c’est désolant. On se dit alors que la protection de la santé publique doit passer par le consommateur, mais saviez-vous que 75% des produits transformés que nous pouvons acheter à l’épicerie contiennent des OGM ? Bien sûr que non, l’étiquetage sur le génétiquement modifié est inexistant au Canada. On peut toujours demander au gouvernement Harper s’il veut bien se pencher là-dessus… 

Ce qui nous reste à faire : regarder les étalages d’épis d’un regard suspicieux, des couteaux dans les yeux… puis de les faire bouillir, les beurrer et les saler avant de déguster !


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