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EXCLU WEB : Moyens et limites du boycott

Les militants du Arch marquent un point avec l’approbation des entités étudiantes. Une première étape vers la victoire ? 

Le boycott des McGill Food and Dining Services (MFDS) a été endossé par l’AUS et l’AÉUM à la réunion du Conseil jeudi dernier. Pourtant, les chiffres, tout juste plus de 50% en faveur, révèlent un certain désaccord concernant le but ultime de cette mesure. Le boycott vise-t-il la compagnie américaine en charge de notre alimentation, dont les pertes financières pourraient porter à faire pression sur l’administration, ou tombons-nous dans la symbolique de l’insurrection étudiante ?

Aux dernières nouvelles, Heather Munroe Blum avait résolu le problème du Arch café en l’écartant comme « fait accompli ». La résolution visant à empêcher la fermeture du café, et demandant la consultation d’un rapport éventuel émis par un comité ad hoc (proposé par la même motion) ayant pour but d’«examiner les opérations et les fonctions du Architecture Cafe », n’a pas été entendue. La motion devait ultérieurement être présentée devant le bureau des gouverneurs. Le président de l’AÉUM, Zach Newburgh, en entrevue avec Le Délit, a déclaré « ne pas pouvoir confirmer si la motion a été à l’ordre du jour », car le Secrétaire général l’a reléguée à la section « Business » de la réunion, section confidentielle.

La manifestation ayant eu lieu avant la réunion du Sénat a, quant à elle, apporté une bouffée d’air frais sur la communauté mcgilloise : les mouvements populaires sont toujours à l’ordre du jour. Pour Zach Newburgh, « l’effort populaire est la base fondamentale de tout succès » envisageable auprès de l’administration. Il semble pourtant difficile d’en évaluer les effets réels. Certes, comme le laisse entendre un des deux instigateurs de la motion, cette-ci « a été soumise moins dans l’idée de viser Aramark, plutôt que de remettre en question la fermeture du Arch et le monopole exercé par l’administration et les MFDS sur la distribution de la nourriture sur le campus ». Selon les représentants d’Aramark, leur contrat ne contient aucune clause d’exclusivité et la compagnie n’est d’aucune façon liée à la fermeture du café étudiant. 

Pour David Marshall, président de l’AUS, l’objectif à l’origine du boycott était de montrer à l’administration « que les étudiants prenaient au sérieux le manque de consultation et qu’ils avaient, eux aussi, un avis et une expertise sur la gérance des services ». Le boycott devait initialement durer une journée, durant laquelle aurait été organisé un marché alimentaire entre les facultés. Cette idée est toujours à l’ordre du jour, bien que le boycott ait pris une tout autre envergure. Zach Newburgh maintient que le manque de consultation auprès des étudiants est « une négligence des principes auxquels se sont engagés les exécutifs aux études et à la vie étudiante (Student Life and Learning), négligence répétée au fil des ans ». Le président cible, parallèlement, le manque de transparence quant à l’état financier du Arch Café et révèle avoir « pris connaissance des informations relatant la santé financière et hygiénique du Café » le jour de sa fermeture. Il maintient cependant qu’il serait impossible d’entreprendre des recours légaux, car le café lui-même n’était pas une entité légale enregistrée.

De façon générale, il existe un consensus entre les représentants de la faculté des Arts, les exécutifs de l’AÉUM et les acteurs de Mobilization McGill et Midnight Kitchen quant à l’esprit de la motion. Ceux-ci s’accordent pour dire que les légères modifications apportées à la motion durant la réunion du Conseil ne reflètent pas de dissensions majeures. Une chose à surveiller : que le boycott n’entraine pas d’effets inverses à ceux prévus par les organisations étudiantes.


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