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Stagiaires en grève !

Historiquement, les stagiaires se sont exclus du débrayage occasionné par les grèves étudiantes. 

« Trop pénalisant, trop engageant et trop coûteux » entendons nous fréquemment dans nos assemblées générales. Or nous, les étudiant-e‑s en propédeutique pour la maîtrise en travail social de l’UQAM, avons décidé de hausser le ton, de quitter nos milieux de stage et de nous joindre pour le temps d’une semaine aux 200 000 étudiant-e‑s en grève au travers du Québec. En vous faisant part de notre réflexion, nous voulons vous inviter, stagiaires du Québec, à vous joindre à nous ! 

Le travail social vise à transformer la société dans une visée plus égalitaire et plus juste. Ce sont également les valeurs que nous retrouvons au sein de la lutte contre la hausse des frais de scolarité. S’impliquer dans la grève ne signifie pas que nous mettons de côté notre apprentissage. Bien au contraire, nous mettons en pratique nos connaissances théoriques et notre analyse critique sur un terrain stimulant. Nous sommes convaincu-e‑s que cette implication nous amène à développer et renforcer notre identité professionnelle. Si nous ne nous levons pas maintenant pour défendre nos droits et ceux des personnes en situation de précarité, nous lèverons-nous plus tard pour les droits des populations auprès desquelles nous travaillerons ?

Toutefois, nous ne sommes pas seulement des professionnel-le‑s en devenir, nous sommes aussi des étudiant-e‑s. Alors, pourquoi nous écartons-nous systématiquement d’un mouvement qui nous concerne directement ?

Certes nous nous sommes engagé-e‑s envers un milieu de stage et, surtout, envers une population que nous rejoignons à travers notre implication. Cet engagement est important et nous devons être conscient-e‑s de la responsabilité qui nous y lie. Toutefois, nous ne pouvons nous limiter seulement à celui-ci. Nous avons le devoir d’envisager l’importance de notre participation active au sein de notre société qui pour nous, dans le contexte actuel, s’incarne dans une implication concrète au mouvement de grève étudiante. 

Nous croyons qu’en tant que stagiaires, notre participation à la grève pourra provoquer un certain nombre d’impacts. D’une part, à l’intérieur de la négociation pour la mise en œuvre de la grève, nous serions amené-e‑s à sensibiliser non seulement nos milieux de stage aux revendications étudiantes, mais aussi les personnes auprès desquelles nous intervenons. D’autre part, que ce soit avec un débrayage d’une journée, d’une semaine ou illimité, l’arrivée de nouvelles forces dans l’organisation et la participation aux actions représenterait un apport important pour dynamiser le mouvement. Finalement, alors que le gouvernement libéral adopte une attitude de fermeture totale, la grève généralisée de stagiaires provenant de différents milieux constituerait un rapport de force économique supplémentaire. En faisant planer la menace d’un blocage massif de nouveaux et nouvelles professionnel-le‑s sur le marché du travail dans des secteurs clés (travail social, infirmerie, enseignement, ingénierie, etc.), nous représenterions un incitatif majeur à la mise en place d’une issue au conflit. 

Nous craignons toutes et tous un impact sur notre cheminement scolaire, mais la responsabilité du retour en classe devra se partager parmi les différents acteurs impliqués : nous, notre milieu de stage et nos départements respectifs. En temps de crise, nous devrions toutes et tous faire preuve de flexibilité, de courage et nous rappeler que des accommodements sont toujours possibles.

C’est ainsi que nous vous invitons, stagiaires de tous les domaines, à vous questionner sur le rôle que vous désirez jouer d’abord dans ce débat, mais aussi dans notre société. Il n’est pas trop tard pour jouer un rôle actif, s’engager dans la grève et maintenir le rapport de force qui pourrait faire la différence.
Parlez-en à votre association étudiante ! 

Regroupement d’étudiantes et étudiants en propédeutique pour maîtrise de travail social à l’UQAM


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