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En grève pour un salaire

Les grèves se multiplient pour réclamer la rémunération des stages.

Béatrice Malleret | Le Délit

L’enjeu de la rémunération des stages est au cœur des préoccupations des étudiant·e·s québécoise·s. C’est du moins ce que semble démontrer le mouvement de grève s’emparant de multiples associations étudiantes un peu partout dans la province du Québec. 

Un enjeu écouté ?

En 2017, Radio-Canada estimait à 300 000 le nombre de stagiaires canadien·ne·s non rémunéré·e·s réparti·e·s principalement dans les domaines de la santé, des services sociaux, de l’éducation et des communications, des milieux à prédominance féminine. 

La classe politique n’est pas totalement étrangère au problème. Dans un entretien avec Le Délit à la veille des élections, Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire (QS), témoignait de l’inégalité qui pouvait exister entre les différents stages : « Dans certains milieux, souvent des milieux à prédominance masculine, les stages sont bien rémunérés, bien encadrés […]. Dans d’autres domaines, souvent des domaines traditionnellement féminins, les stages sont très peu ou pas du tout rémunérés ».

Du côté du pouvoir, le dernier budget de Carlos Leitão, ministre des Finances sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard, accordait une enveloppe de soixante-quinze millions de dollars sur cinq ans pour l’attribution de bourses pour le dernier des quatre stages des enseignant·e·s. Environ 3 900 étudiant·e·s en bénéficiaient chaque année. L’Union étudiante du Québec (UEQ) avait accueilli avec enthousiasme la nouvelle en août dernier. « C’est un changement concret, une amélioration remarquable de la condition des stagiaires. Il s’agit d’un grand pas vers l’avant et nous continuerons de travailler activement à la compensation financière des stages non rémunérés », avait affirmé le président de l’union, Guillaume Lecorps, dans un communiqué de presse diffusé à l’intention des médias. 

L’UQAM se démarque

Même si le mouvement de novembre touche des campus de plusieurs établissements d’enseignement supérieur, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) se démarque du lot par le nombre d’associations (et d’étudiant·e·s) impliquées. En effet, selon le Montréal Campus¸ cinq des sept associations facultaires uqamiennes seront en grève en novembre, représentant ainsi des milliers d’étudiant·e·s.

Du côté de McGill, l’Association des étudiant·e·s en travail social (McGill Social Work Student Association ou SWSA en anglais) a voté le 24 octobre dernier en faveur d’une grève des stages et des cours se déroulant du 19 au 23 novembre. La motion menant au vote de grève indiquait, entre autres, que les stages non rémunérés « constituent une barrière injuste pour les étudiant·e·s actuel·le·s et potentiel·le·s de l’École de travail social et que leurs effets sont multiples pour ceux·celles étant marginalisé·e·s de manière intersectionnelle ».

Dans une publication Facebook, la SWSA a également indiqué qu’elle allait, en même temps qu’informer le directeur de l’École de travail social de l’initiative, « s’assurer que les étudiant·e·s ne rencontrent aucun problème résultant des jours de grève ».


Liste des associations étudiantes en grève ce mois-ci

  • Association générale étudiante du Cégep du Vieux-Montréal (19–23 novembre)
  • RÉÉSUM ET AÉPSUM (sociologie et psychosociologie de l’UdeM)
  • Association facultaire étudiante des arts de l’UQAM (19–22 novembre)
  • Association facultaire étudiante de science politique et droit de l’UQAM (20–22 novembre)
  • Association étudiante du secteur des sciences (AESS) de l’UQAM (21 et 22 novembre)
  • Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE) (19–23 novembre)
  • Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) de l’UQAM (19–23 novembre)
  • Association de psychoéducation de l’UQO
  • Association étudiante de premier cycle de la Faculté de philosophie de l’Université Laval.
  • École de travail social de McGill (19–23 novembre)

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