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Le MBAM au grand écran

Le Délit s’est entretenu avec Luc Bourdon qui présente son tout dernier documentaire, Un musée dans ma ville.

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Suite à l’ouverture de son nouveau pavillon Claire et Marc Bourgie et au vol de deux artéfacts antiques en février 2012, ça bouge fort au Musée des beaux-arts de Montréal.

Un musée dans ma ville (production Echo Media/Office National du Film), en compétition au Festival International des Films sur l’Art (FIFA) 2012, sera présenté du 29 mars au 1er avril à la Cinérobothèque de l’ONF. Monsieur Luc Bourdon sera présent tous les jours pour rencontrer le public et répondre à leurs questions.

Gracieuseté de l’Office National du Film
Le Délit : Quelles ont été les démarches effectuées pour produire un documentaire sur ce musée ?
Luc Bourdon : Tout a commencé quand le directeur administratif du Musée des beaux-arts de Montréal, Paul Lavallée, m’a demandé de visiter le bâtiment. Avec mon expérience en la matière, je pouvais facilement leur donner mon avis. L’administration voulait savoir si elle pouvait en faire quelque chose de différent. C’est en déambulant dans les corridors du musée que j’ai eu envie d’en faire un film.

Peu de temps après, en 2010, nous avons entamé les démarches et engagé le personnel nécessaire à la réalisation du projet. Ensuite, j’ai commencé mon enquête et tout s’est mis en place dans ma tête.

LD : Quel était votre but principal en créant ce film ?
LB : J’aime beaucoup l’architecture et l’histoire. Et il y avait cette église [l’église presbytérienne Erskine, NDLR] qui aurait pu devenir une copropriété, mais que le musée a décidé d’acheter pour la protéger et la restaurer. Chaque remise à neuf présente une partie distincte de son histoire, c’est pourquoi le musée est si pittoresque. En effet, on y retrouve sept périodes d’architectures différentes.

J’ai fait ce documentaire pour des gens qui ne vont pas au musée, mais qui ont envie de s’y transporter et de s’y intéresser. J’espère que mon message soit clair et que l’auditoire se dise « Wow ! Je ne savais pas que c’était comme ça ! » ou « J’ai envie d’y aller, pour voir ! ». J’adore faire découvrir aux autres ce que j’ai moi-même appris et je crois que cela transparaît dans mon film.

Photo : Bernard Fougères
LD : Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en effectuant vos recherches ?
LB : Je pensais que les œuvres affichées y étaient pour 5 ou 6 ans, disons. J’ai été très étonné de voir qu’il y avait un roulement constant dans les collections.

Un musée, c’est un peu comme une banque qui ouvre sa chambre forte. Ils ont en leur possession des œuvres d’art qui valent très cher, on y retrouve environ 35 000 objets. Tout y est géant : les salles, le nombre de productions artistiques… C’est l’immensité du Musée des beaux-arts qui m’a le plus étonné. C’est une caverne d’Ali Baba accessible au grand public.

J’ai aussi réalisé que le musée est très vivant ; je pourrais le comparer à une fourmilière. Chaque fois que le musée ouvre ses portes, des centaines de personnes s’y promènent et y travaillent. Les employés ont chacun leurs tâches, mais doivent s’adapter rapidement.

LD : Êtes-vous satisfait du résultat ?
LB : C’est certain que tu n’es jamais content ! Toutefois, il y a récemment eu une projection et environ 300 personnes étaient présentes.

Je crois que j’ai su bien garder l’essence des propos des acteurs. Il est important de rendre une image fidèle et élégante des gens que tu présentes. Le cinéma, c’est un mensonge organisé. Pour le rendre « vrai », il faut choisir ce qui reste le plus près de leur parole et je crois que c’est ce que j’ai fait.

Ma plus grosse paye c’est quand on me dit : « Ça fait des années que je travaille ici, et je viens de comprendre réellement en quoi consiste mon milieu de travail. » Il est merveilleux que je puisse en apprendre même aux gens qui travaillent au musée depuis longtemps.

LD : Quels sont vos prochains projets ?
LB : Je tourne bien plusieurs idées dans ma tête en ce moment. J’ai cinq projets auxquels je pense et j’ai l’impression que c’est gros comme la ville ! J’aimerais faire un long documentaire, un peu comme j’avais fait avec La mémoire des anges (2008). Je tourne le sujet en rond pour être certain que ce soit une bonne idée. Le fait est que je suis un peu superstitieux et je peux presque dire que j’attends un signe pour me lancer pour de bon !

Propos recueillis par Geneviève Payette.


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