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Qui m’«M » me boive !

Peter Peter, Fanny Bloom et The Barr Brothers à M pour Montréal

Webmestre, Le Délit | Le Délit

Peter Peter

Peter Peter est ce jeune hipster (frange comprise) qui nous avait gratifiés d’un magnifique premier album de rock lo-fi vaporeux, en grande partie des chansons d’amour nostalgiques, en mars 2011 sous l’étiquette Audiogram.

Il se dit être l’émule de Jim Morrisson ; sa plume ressemble à celle d’un certain Bertrand Cantat et sa musique à celle d’Elliot Smith. Par exemple, le premier titre de son album éponyme, intitulé Homa, envoûtait par son spleen inspiré par une nuit dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

Gracieuseté: M pour Montréal
C’est un Peter Peter en bonne forme qui s’est présenté le 19 novembre au Café Campus, débutant son spectacle avec la très belle « Tergiverse », qui sur disque est interprétée avec les voix de Basia Bulat et de Cœur de Pirate. Le doute remplace le contentement lorsque Peter Peter annonce le titre de sa prochaine pièce, intitulée « Salope » et dédiée à « une personne qui a eu beaucoup d’importance dans sa vie ». « Si tu étais un oiseau, tu serais un pigeon » chante-il en faisant des mimiques qui se passeront de détails ici.

En espérant que cette vengeance enfantine lui passera sous peu, mettant de l’ombre dans un concert où il maîtrise pourtant autant les caresses chuchotées que les défoulements à la guitare électrique.

Le drink suggéré en écoutant sa musique :
London Fog (thé Earl Grey, vanille et lait) et Cointreau – romantique et parfait pour accompagner une journée pluvieuse

Fanny Bloom

Fanny Bloom ! Son retour est attendu impatiemment depuis l’annonce crève-cœur de la séparation de son défunt groupe la Patère rose, il y a à peine quelques mois. C’est qu’ils allaient se rendre loin, la Patère. Ils avaient lancé un excellent premier album éponyme électro-pop, puis un album d’été (Waikiki en 2010) pour nous remettre l’eau à la bouche après qu’ils avaient terminé leur tournée européenne.

Or, ce qui devait arriver arriva, les deux comparses de Fanny, nuls autres que Roboto et Kilojules de Misteur Valaire ne sont pas parvenus à accommoder les besoins respectifs de chacun des groupes. On ne doutait pas que Fanny allait arriver à s’en remettre, et la voilà donc réinvitée à M pour Montréal.

Gracieuseté: M pour Montréal
Il s’agissait de son deuxième spectacle seulement en compagnie de son band tout neuf, composé d’un claviériste, d’un batteur, d’un guitariste et d’une bassiste. L’ouverture était un peu hésitante, mais la voix et la prestance de mademoiselle Bloom se portaient de mieux en mieux sur scène au fil des pièces, jusqu’à redevenir la Fanny drôle, pétaradante digne d’une diva qui nous manquait.

Le style musical de ses nouvelles chansons s’annonce plus ou moins semblable à son précédent projet ; des approches sont reconnaissables comme l’électro et certaines pièces axées sur le piano-voix, mais dans l’ensemble, c’est beaucoup plus éclectique, plus dansant, plus rock, moins pop, moins léger. Malheureusement, les instruments enterraient un peu trop la voix pour pouvoir commenter sur les textes.

N’empêche que le tout est suffisant pour se précipiter cet hiver sur son prochain disque, intitulé Apprentie-guerrière.

Le drink suggéré en écoutant sa musique :
Kir au Fragoli et Prosecco – frais et pétillant comme la chanteuse.

The Barr Brothers

The Barr Brothers est la nouvelle coqueluche indie de Montréal, ayant lancé leur galette le mois dernier sous le label Secret City.

Comme cela arrive parfois (souvent), il s’agit de musiciens hors Québec qui se sont installés dans la métropole il y a quelques années. L’un d’entre eux, Andrew le batteur, a accompagné Lhasa (on note la présence de la belle pièce « Cloud (for Lhasa)» sur le disque).

Ce qui fait leur marque est la diversité toujours maîtrisée de leurs styles musicaux (folk, delta blues, gnaoua, rock). Par exemple, « Deacon’s Son » impressionne par sa fusion du rock occidental avec le blues sahélien. On note la harpe qui fait office de kora. Ainsi, l’autre distinction du groupe est l’incorporation dans plusieurs pièces de la harpe, instrument plutôt original dans les groupes de ce genre ; toutefois la présence de l’instrument est subtile si on la compare à la musique de la reine du folk psychédélique Joanna Newsom.

Gracieuseté: M pour Montréal
Leur concert a débuté au Métropolis avec la magnifique « Beggar in the Morning », la harpiste et le cymbaliste utilisant tous deux des archets, le guitariste tirant sur les cordes de sa guitare avec de longs fils, ce qui donne un effet de bourdon, à la joie de la foule, et les pièces, très différentes les unes des autres, se sont succédées dans une égale harmonie. Les Barr Brothers ont su soulever les spectateurs avec le blues émouvant de « Lord, I just Can’t Keep from Crying ». Vers la fin, le groupe a interprété une nouvelle pièce, « Even the Darkness has Arms », à deux guitares acoustiques et un mini-banjo autour d’un micro sur pied, suscitant l’émerveillement de l’auditoire.

Le drink suggéré en écoutant leur musique :
Tchapalo ou dolo (bière de mil servie dans une calebasse) – folk et rythmes africains réconfortants


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