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Une vie qui vaut son pesant d’or

Endetté jusqu’au cou, un couple se questionne sur son avenir et la société dans laquelle il baigne.

Écrit et réalisé par Cédric Kahn, Une Vie meilleure aborde le thème du surendettement et de comment le système capitaliste traite les plus faibles. Yann et Nadia sont encouragés à bâtir leur propre restaurant. Ils sont jeunes, amoureux et ambitieux. Ce n’est pas grave s’ils n’ont pas l’argent pour le faire parce que la banque est là pour les aider. Toutefois, les choses seront moins roses quand des décisions financières douteuses prises par Yann auront un impact considérable sur leur endettement. Comme l’explique le réalisateur, « on veut du surclassement social et cela produit du déclassement ; ce sont de vrais tragédies humaines ».

Le film se veut étouffant et démontre d’un point de vue plus humain que factuel les impacts du surendettement. Yann fait de mauvais choix qui s’avèreront catastrophiques professionnellement, mais aussi personnellement. C’est un angle de la crise financière que Cédric Kahn voulait aborder. Il y a des tragédies humaines en lien avec la crise économique. Il ne s’agit pas seulement d’une question de chiffres. Pour employer les termes du film, si Yann et Nadia ne paient plus leurs dettes, les banques ne vont pas se gêner pour les égorger vivants. C’est un milieu sans pitié et sans compassion.

L’interprétation de Yann par Guillaume Canet est très réussie. Yann a eu une enfance difficile et est légèrement immature. Il ne sait pas s’occuper de Slimane quand on lui confie sa garde. Il fait du mieux qu’il peut selon ses connaissances, qui sont parfois limitées. Guillaume Canet a clairement étudié son personnage. Il le comprend et le maîtrise bien.

Leïla Bekhti, sacrée meilleur espoir féminin aux Césars cette année, est une actrice montante du cinéma français. Ses apparitions sont moindres que celles de Guillaume Canet, mais restent bien maîtrisées. L’interprétation vient naturellement. La chimie entre les deux acteurs est palpable. Le couple, pourtant si amoureux au début, se voit aspiré dans un véritable enfer économique, mais les sentiments restent toujours là. Ils n’ont personne d’autre pour les aider sauf eux-mêmes. Ce qui mène à la question : serait-il meilleur de vivre avec peu d’argent et ensemble, ou surendetté et séparé ?

Une vie meilleure, dont le titre se veut ironique, est un drame lourd. Il dénonce les failles du capitalisme pour les couches populaires, ceux qui seront laissés sur le trottoir car ils ne pourront plus payer. Il explore la situation d’un point de vue humain en examinant l’impact du surendettement sur un couple qui n’est pas fortuné autant au sens propre que figuré. Un film militant, à sa façon.

Une vie meilleure de Cédric Kahn
Où : CO Quartin Latin,
350 rue Émery
Quand : En salle dès le 18 novembre


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