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Histoire de pouces

Vous avez déjà sûrement tous entendu des histoires de voyage en autostop qui ont mal tourné : temps d’attente interminable, radinerie du conducteur qui profite de la situation pour réduire le coup de son voyage en demandant de quoi payer les péages ou l’essence, voire même kidnapping pour quelques malchanceuses… 

Faire du pouce peut effectivement être dangereux, épuisant et désespérant, mais après tout, c’est souvent en prenant quelques risques qu’on acquiert de l’expérience et qu’on forge nos plus beaux souvenirs. Je vous propose aujourd’hui une petite mise en perspective de l’autostop tel qu’on peut encore le pratiquer en Europe.

La première chose que remarque un autostoppeur en arrivant dans le Sud, c’est que les automobilistes n’aiment pas du tout cette activité souvent qualifiée de hippie. Après trois heures d’attente à Pise, c’est en tout cas ce que l’on a déduit des regards –tour à tour curieux et dédaigneux– qu’on nous lançait. On se serait parfois cru de vraies bêtes de foire… Plantés sur une route rejoignant la autostrada dans les deux sens, on a aussi passé notre temps à changer de trottoir selon les indications contradictoires d’automobilistes tous plus énervés les uns que les autres.

Après avoir rejoint la France en soirée, on est tombé sur un camionneur étranger qu’on arrivait à peine à comprendre, mais qui nous a proposé de nous conduire sur quelques kilomètres. Seulement, il partait non pas tout de suite, mais à deux heures et demie du matin ! On a cependant accepté son offre sans rechigner, mais quand on a voulu le rejoindre à deux heures, il avait déjà filé… Dormir sur une aire d’autoroute n’a probablement jamais été aussi désagréable qu’après s’être fait poser un lapin en plein milieu de la nuit.

Malgré tout cela, faire du pouce est peut-être l’un des meilleurs moyens de rencontrer des gens sympas. On a ainsi fait la connaissance, entre autres, d’un jeune couple qui nous a donné l’adresse d’un excellent resto à Cherbourg, d’une famille anglaise qui nous a proposé de nous prendre avant même qu’on ne le leur demande, d’une famille franco-italienne complètement déjantée, d’un adorable camionneur qui a fait un détour pour nous déposer plus proche de notre destination, d’un drôle de retraité chercheur d’or, et enfin d’un étudiant qui nous a laissés somnoler pendant au moins cinquante kilomètres (le pauvre!).

Pour terminer, voici quelques astuces pour les auto-stoppeurs en herbe :
– Voyagez léger ! Personne ne vous prendra si vous avez deux valises XL…
– Si possible, voyagez en couple : un gars pour la sécurité, une fille pour attirer les automobilistes…
– Si possible, sortez de la ville en transport en commun.
– Les stations-services sont d’excellents points d’attente : on y est en sécurité, et les automobilistes y sont nombreux.
– Fabriquez-vous des panneaux pour indiquer votre destination et la route que vous voulez emprunter.
– Apprenez à dire « Merci » (et « Non merci », au cas où vous tombiez sur un pervers) dans la langue du pays que vous visitez.


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