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Couche-Tard, ou le mal absolu

Depuis le 1er mai 2011, le salaire minimum au Québec est passé de 9,50 dollars à 9,65.

La Commission des normes du travail, la Commission des relations du travail, la CSST et j’en passe veillent au bien-être des salariés du Québec. Nous sommes bien loin de la misère qu’ont pu connaître nos grands-parents et arrière-grands-parents dans les usines.

Pourtant, la CSN (Confédération des syndicats nationaux) semble croire qu’elle a toujours un rôle à jouer pour protéger la veuve et l’orphelin. Serait-ce dans des usines surchauffées avec des quarts de douze heures pour les employés ? Non, plus maintenant. Ça n’existe plus au Québec. La centrale se tourne maintenant vers le milieu très « oppressif » du commerce au détail.

Dans ce milieu, le roulement est très élevé, ce qui veut dire que les employés ne garderont pas leur emploi sur une longue période de temps. Les emplois ne requièrent pas de qualifications. La mobilité est grande. Alors dites-moi pourquoi imposer la structure rigide d’un syndicat dans un environnement de travail pareil ? Le récent cas de Couche-Tard, qui vient de fermer une seconde succursale cette année suite à sa toute nouvelle syndicalisation, a de nouveau donné lieu à une crise d’hystérie anti-entrepreneuriat. La raison, selon l’employeur, était que la succursale coin Iberville et Jean-Talon à Montréal n’était pas assez rentable. Plusieurs doutent, mais cela importe peu. Ce que Couche-Tard veut faire, c’est éviter qu’une vague de syndicalisation survienne parmi ses employés et cela est bien correct.

Si la CSN intervient dans les relations de travail au sein de la chaîne de dépanneurs, les conséquences habituelles surviendront. Les coûts d’opération plus élevés signifieront des pertes d’emploi. Pourtant, comme je le mentionnais plus haut, ce sont des emplois qui ne nécessitent aucune qualification. Ils sont donc faits pour les plus défavorisés de la société. La syndicalisation, fidèle à ses habitudes, créera une classe de gens privilégiés : ceux qui auront accès aux emplois et à tous les avantages sociaux et fiscaux qui viendront avec et ceux qui se retrouveront les mains vides. La voilà, l’idée du syndicat. La CSN pourra parader en disant qu’elle a aidé les pauvres employés des Couche-Tard québécois en montrant tout ce qu’ils auront obtenu. Les emplois perdus ou jamais créés, eux, ne seront jamais mentionnés. C’est évident : on ne peut connaître quelque chose qui devait exister dans le futur, mais qui n’est finalement jamais arrivé.

Il faut parfois accepter des conditions de travail de moindre qualité (et elles ne sont pas si pires chez Couche-Tard, malgré les histoires relatées dans La Presse en avril dernier!) lorsqu’on cherche un emploi que tout le monde peut occuper, justement parce que tout le monde peut l’occuper !

D’ailleurs, personne n’est forcé de travailler chez Couche-Tard. Les insatisfaits des méthodes de gestion de la compagnie peuvent aller voir ailleurs. Se syndiquer serait utiliser une approche tout à fait contraire. Les chanceux prennent tout et protègent jalousement leur emploi et ce sont les malheureux qui doivent aller voir ailleurs.

Si la CSN vivait selon les principes qu’elle prêche, elle laisserait Couche-Tard en paix pour le bien-être des pauvres.
Pour une fois qu’elle s’en soucierait !


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