Aller au contenu

Les étudiants exploités par McGill

Mécontents des conditions de travail, les étudiants employés par McGill entament des démarches en vue de la création d’un syndicat.

Le syndicalisme est présent à l’esprit des étudiants de premier cycle employés par l’Université McGill, depuis qu’une poignée d’entre eux a pris l’initiative, en septembre dernier, d’entamer un processus de syndicalisation sous la bannière de l’Association des étudiants employés de premier cycle à McGill (AEÉPM), plus connue sous l’acronyme AMUSE.

Parallèlement aux démarches administratives pour la reconnaissance du syndicat, le groupe se consacre à la diffusion de son message, à travers une série d’activités destinées à faire connaître l’existence du mouvement sur le campus. Dan Pujdak, un des organisateurs de AMUSE, précise que le groupe veut « s’élargir et sensibiliser la communauté universitaire à l’existence de l’AEÉPM ».

À cet effet, un concours de rédaction est en cours de préparation. Les étudiants employés par McGill sont invités à écrire un essai sur leur expérience de travail. Pujdak décrit ce concours comme une « thérapie de groupe ». Trois gagnants seront sélectionnés à l’issue du concours, le 6 mars prochain, au cours d’une soirée qui a pour but de « rassembler les gens qui veulent faire partie du syndicat et de les éduquer sur le sujet », dit Feygin. Leurs textes seront ensuite publiés dans divers médias.

La raison d’être du syndicat découle de ce que, d’après Jacob Feygin, « plusieurs étudiants employés ne sont pas nécessairement contents de leurs conditions de travail ». Feygin précise que les éléments les plus contentieux sont les salaires, les heures de travail, ainsi que les relations entre employés et superviseurs. « Nous pensons que prendre la voie de la syndicalisation résoudra ces problèmes », a‑t-il ajouté.

À ce jour, le groupe a recueilli les signatures d’un nombre suffisant d’employés pour être reconnu par le gouvernement provincial. « Notre but est à présent d’obtenir  la certification du gouvernement », affirme Feygin. Le groupe a l’ambition de s’établir comme une force importante à long terme.

La réaction étudiante a été largement favorable au mouvement. « Jusqu’à présent, la réponse des étudiants a été très positive. La majorité sont en faveur [d’un syndicat] », dit Feygin, qui a dit ne pas être en mesure de commenter la position de l’administration. L’université et AMUSE sont en pourparlers en vue d’une réunion avec le gouvernement provincial.

Morton Mendelson, premier vice-principal exécutif adjoint aux études et à la vie étudiante, a communiqué par courriel au Délit que « McGill a rempli les exigences requises par la loi québécoise du droit du travail en ce qui concerne la certification des employés étudiants compris sous cette bannière », ajoutant qu’«une audience formelle aura lieu le mois prochain sur ce point et [que] McGill participera à ce processus. » L’université a déclaré ne pouvoir commenter davantage pour des raisons de confidentialité.

Le groupe semble être confiant dans l’appui des employés étudiants face au mouvement syndical. Selon Pujdak, le seul mécontentement dont il ait connaissance proviendrait des inquiétudes de certains étudiants vis-à-vis des inconvénients d’une grève potentielle. L’appui semble même s’être élargi. Feygin note qu’il se peut que les employés étudiants aux études supérieures et les assistants de recherche se joignent au groupe. Les essais peuvent être soumis par courriel à screwedbymcgill@​gmail.​com.


Articles en lien