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Osisko : une diabolisation systématique

Dans l’édition du 1er février, Le Délit se penchait sur les conséquences sociales du développement de la ville de Fort McMurray en Alberta. Existe-t-il un pendant québécois ? Commentaire.

J’ai remarqué à quel point les Albertains n’étaient pas critiques envers les entreprises extrayant les sables bitumineux après les entrevues et les recherches que j’ai effectuées pour la rédaction de l’article sur la communauté de Fort McMurray. Ce fait troublant m’a toutefois fait réfléchir à l’attitude des Québécois. Qu’il s’agisse de partager notre opinion par rapport à des entreprises ou des politiciens, notre réponse est automatique : le jugement critique, éventuellement constructif et réfléchi. Par exemple, les entreprises et les politiciens, malgré de bonnes intentions, sont régulièrement condamnés, et ce sans enquête préliminaire. Cette situation est notamment observable dans le cas de la compagnie minière Osisko établie à Malartic.

Osisko a déplacé l’ensemble d’un quartier de Malartic pour établir ses installations. Les médias se sont emparés de cette nouvelle qui a suscité beaucoup de mécontentement auprès des habitants. Un reportage d’Enquête sur cette situation laissait peu de temps d’antenne à la compagnie minière pour défendre son point de vue. L’argumentaire de ceux qui s’opposaient à la compagnie minière était privilégié ; André Vezeau, le maire de Malartic, le souligne également : « Beaucoup trop de critiques, et toujours les mêmes, par des gens qui ne voient que le côté noir des choses ».

Osisko contribue à remettre la municipalité sur la carte. Elle accorde une viabilité économique à une ville qui était autrefois dans une situation précaire. « Elle le fait par des dépenses dans les infrastructures, en fournissant des emplois bien rémunérés, en investissant grandement dans les institutions présentes et futures tel qu’un parc industriel moderne, et en recrutant intensivement du personnel dans la population disponible de Malartic » soutient Monsieur Vezeau. Les répercussions positives observables dans l’immédiat sont très nombreuses, même surprenantes par rapport à la couverture médiatique. « Un quartier complet a été refait, de même que six institutions : un centre de la petite enfance, des écoles, un centre d’hébergement et de soins de longue durée, des habitations à loyer modique, une salle communautaire et de spectacle et une piste cyclable » énumère le maire. « Un mur écologique en pente avec arbre, gazon, clôtures, alcôves, etc. pour la protection du bruit, de la poussière et de la pollution visuelle a également été érigé » ajoute-t-il.

André Vezeau reste cependant réaliste, car il y a des retombées négatives : « Plus de circulation dans la ville, plus de bruit à l’occasion, contrainte des déménagements, désagrément de la construction de ce gigantesque site minier et critiques en tous genres et pour toutes sortes de raisons sont arrivés en ville » admet-il.

L’idée n’est donc pas d’abandonner l’esprit critique, mais plutôt de le raffiner. Dans chaque situation il y a des inconvénients, mais également des avantages. Cela s’applique également dans le cas des médias ; ceux-ci ont le devoir de garder un oeil sur le gouvernement et les entreprises, mais aussi celui d’être objectif. Tout est dans la nuance, car le monde n’est pas uniquement constitué de loups et d’agneaux.

Pensez-vous que la neutralité médiatique existe ? Exprimez-vous sur delitfrancais​.com.


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