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La mauvaise éducation

L’éducation des premières nations est toujours inadéquate et sous-financée.

Vendredi, le 24 septembre, les ministres provinciaux et territoriaux de l’Éducation ont accentué la pression sur le gouvernement fédéral pour l’inciter à augmenter le financement des institutions d’enseignement destinées aux étudiants autochtones. Les ministres ont, de plus, dénoncé la surpopulation et la dégradation de certaines écoles situées sur des réserves. Ils ont notamment demandé un accroissement du soutien destiné aux étudiants autochtones qui quittent les réserves pour fréquenter des universités et des établissements d’éducation professionnelle. Selon la ministre de l’éducation supérieure du Manitoba, Mme Diane McGifford, la politique de financement ne correspond pas au nombre croissant d’élèves qui décident de fréquenter ces établissements hors réserves. Les ministres ont indiqué qu’ils avaient, malgré tout, fait construire des écoles dans les régions plus isolées du Canada tout en intégrant la culture autochtone dans ces établissements. 

Le cri d’alarme des ministres provinciaux de l’éducation est survenu juste après la Semaine d’action en éducation (du 19 au 23 septembre) à laquelle Ghislain Picard, le Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), a pris part. Dans le cadre de cette semaine de sensibilisation et d’action, une marche de la communauté de Kitigan Zibi, au Québec, jusqu’à Ottawa a été organisée. Un grand rassemblement sur la colline parlementaire a conclu l’activité. Le Chef Picard a assisté au départ de la marche, ainsi qu’à la journée de représentation à Ottawa le 21 septembre.

L’objectif de cette semaine était de dénoncer la discrimination des jeunes des Premières Nations dans le domaine de l’éducation, et la présumée menace du gouvernement fédéral de mettre fin au Programme d’aide aux étudiants autochtones de niveau postsecondaire.

L’éducation des autochtones du Canada porte une tâche indélébile

Au XIXe siècle on créait les pensionnats indiens au Canada. Ils avaient pour objectif d’éloigner les autochtones canadiens de l’influence de leur communauté et de les retirer à leur culture, que le gouvernement de l’époque considérait inférieure. Environ cent trente-cinq pensionnats ont été ouverts par le gouvernement au fil des années, dont 58 dans les Prairies, 15 en Ontario et 10 au Québec. Ce système a pris fin en 1969 avec la fin d’inscription obligatoire pour les jeunes autochtones âgés de sept à quinze ans. Malgré cela, le dernier pensionnat a seulement été fermé en 1996. 150 000 enfants ont fréquenté les pensionnats indiens, dont les trois ‑quarts étaient dirigés par l’église catholique. 

En avril 2009, le pape Benoît XVI a exprimé ses regrets pour les brutalités subies par les enfants autochtones dans les pensionnats indiens. Il n’a toutefois pas émis d’excuses officielles comme l’ont fait les Églises protestantes. 


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