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Place aux jeunes à l’Hôtel de Ville

La fin de semaine dernière, quelques dizaines de jeunes ont pris d’assault l’Hôtel de Ville afin de proposer leurs idées pour un Montréal plus agréable à vivre.

Dans la foulée des élections municipales en novembre 2009, une soixantaine de jeunes de 16 à 30 ans se sont rassemblés à l’Hôtel de ville du 22 au 24 janvier dans le cadre du Jeune Conseil de Montréal, la plus importante simulation municipale francophone en Amérique du Nord.

« L’année 2009 a été fortement marquée par la campagne électorale municipale. La forte participation à l’édition 2010 du Jeune Conseil de Montréal est peut-être attribuable à cet événement démocratique qui fut largement médiatisé. » souligne monsieur Claude Dauphin, président du conseil de la Ville. Il ajoute que « les jeunes ressentent le besoin d’exprimer leurs idées et leurs opinions et [qu’il est] très fier de stimuler leur engagement démocratique en leur permettant de simuler des séances du conseil municipal dans l’enceinte de l’hôtel de ville ».

Les jeunes conseillers, qui proviennent de différents milieux sociaux et qui représentent diverses origines ethniques, recréent à merveille la diversité culturelle montréalaise. La plupart sont toujours aux études, que ce soit au cégep ou à l’université (médecine, génie, droit, psychologie…), mais quelques uns sont déjà sur le marché du travail, oeuvrant soit dans la sphère municipale ou comme entrepreneur, directeur artistique, informaticien, ingénieur… Ce qui unit tout le monde est ce désir de changer le monde municipal, d’influencer l’environnement direct et de rendre leur ville, que tous affectionnent, simplement meilleure.

Cet engouement a été bien résumé par Simon St-Georges, finissant en Sciences politiques à McGill et chef de l’opposition au Jeune Conseil : « Les jeunes sont beaucoup tournés vers l’international de nos jours et les participants à cette simulation ne font pas exception, de dire M. St-Georges. Mais il ne faut pas oublier, que la base de la politique, le premier lien avec les citoyens, c’est par le municipal que ça passe, et on l’a bien vécu cette fin de semaine. »

Trois projets de règlement furent débattus tout au long de la fin de semaine, d’abord en commission consultative en petit groupe, puis au Conseil avec tous les participants : « Les logements sociaux et la diversité des quartiers » (adopté), tentant de régler la crise du logement sur l’île ; « Les conditions de travail des cols bleus » (adopté), pour rendre plus efficace le travail des cols bleus ; et « Les maisons de tolérance pour les travailleurs du sexe » (rejeté), sorte de maisons closes où clients et prostitué(e)s profiteraient d’un lieu sécuritaire et sain. De plus, une motion pour favoriser l’embauche de personnes ayant souffert de troubles mentaux et une autre pour créer une zone de limitation de la conduite automobile au centre-ville furent adoptées.

Les jeunes conseillers, qui ont d’ailleurs eu la chance de dîner avec de vrais conseillers dimanche midi, ont travaillé avec passion pour défendre leurs valeurs. Et tous ont reconnu que la politique municipale, c’est beaucoup plus que de s’occuper des ordures et du déneigement !

Enfin, comme l’a fait remarquer le président et quasi-professionnel des simulations parlementaires Simon Castonguay, « les participants ont réalisé que le Jeune Conseil de Montréal n’avait de simulation que leur pouvoir de conseiller. Car tout le reste, les débats, les réflexions, les émotions ou les liens qui se créent sont bien réels et transforment, pour le mieux, les jeunes. » 


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