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Représentativité de l’AÉUM : question épineuse

Des six résolutions débattues au conseil de l’AÉUM, celle sur ses liens avec les étudiants était la plus défendue… et critiquée.

Mercredi dernier, pour la quatrième fois du semestre, l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) tenait son Conseil législatif. Après la série de rapports des cadres dirigeants, les membres présents ont délibéré en matière de nominations par acclamation, d’économie d’énergie et, surtout, de représentativité.

En défaveur des acclamations trop enthousiastes

La Vice-présidente Clubs et services, Sarah Olle, a d’abord proposé une révision de la disposition de la Constitution sur les élections par acclamation. La question a d’autant plus d’importance que cette année, « quatre des six membres de l’exécutif ont (…) été élus de cette façon », rapporte- t‑elle. Sebastian Ronderos- Morgan, VP Affaires externes, lui-même élu par acclamation, estime par ailleurs « ne pas avoir de mandat clair de la part des étudiants ». Puisque le nom des candidats qui se présentent seuls pour remporter un siège sur l’exécutif de l’AÉUM n’apparaît même pas sur le bulletin de vote et que leur plateforme est nécessairement moins bien défi- nie, Ronderos-Morgan soutenait qu’il devrait y avoir un « incitatif » à l’implication pour les membres élus par acclamation. C’est pourquoi la résolution propose qu’aux prochaines élections de l’AÉUM, le bulletin de vote offre la possibilité aux électeurs de voter contre un candidat unique. Seul un candidat remportant une majorité de « oui » pourra ainsi se voir déclaré élu. Dans le cas contraire, une autre période de nominations devra suivre. Malgré le fait que le VP Finance et opération, Jose Díaz ait suggéré à la blague que « c’[était] peut-être un peu trop démocratique », la motion a été acceptée.

À la suite d’une proposition de Sarah Olle, il a été décidé que le Conseil législatif formerait un comité du « oui » sur la question des frais des ambassadeurs de l’AÉUM dans le cadre de la campagne référendaire d’automne. Rappelons que cette résolution vise à créer un fonds pour financer les étudiants mcgillois souhaitant représenter leur institution dans des activités externes.

La résolution adoptée à l’Assemblée Générale en matière d’économie d’énergie dans le pavillon Shatner a été redéfinie et détaillée pour être étudiée par le Conseil. Un estimé a été mis de l’avant et certaines sources de financement sont dorénavant connues. La résolution ainsi retravaillée a finalement été adoptée.

Le vrai rôle de l’AÉUM

Le débat le plus vif a entouré la résolution avancée par Marco Garofalo, l’un des représentants de la Faculté des arts. Ayant comme objectif de développer des liens plus étroits entre les membres du Comité exécutif de l’AÉUM et les étudiants, la résolution statuait que les membres de l’exécutif se devraient d’être disponibles deux heures par semaine à l’extérieur du pavillon Shatner –visiblement identifié comme appartenant au Comité exécutif–, ou d’y tenir un kiosque dans l’objectif d’entretenir les étudiants, « spécialement les désintéressés et les apathiques », sur les projets chers à l’AÉUM. Garofalo souligne que cela inciterait notamment les membres du Comité exécutif à être davantage à l’écoute des intérêts des étudiants, et dignes des 24 000$ qu’ils gagnent par année. Marc Bay, représentant des étudiants en résidence, avait également signé la résolution : « Les étudiants ne savent pas ce que l’AÉUM fait pour eux. » Tous deux s’accordaient sur le fait que c’est aussi une façon de faire sortir les membres de l’exécutif de leur bureau isolé, qui se retrouve particulièrement loin des facultés de droit et de biologie, par exemple.

La résolution trouvait toujours opposition, spécialement en la voix d’Alex Brown, VP Affaires internes. « J’en suis présentement à rédiger un sondage pour mieux circonscrire les intérêts des étudiants », ce qui représente, selon elle, une meilleure stratégie de communication. « Les étudiants en élisent d’autres pour les représenter, et c’est essentiellement parce qu’ils ne veulent pas faire le travail eux-mêmes. Mon travail relève moins de la démocratie directe que de la représentation. »

Joël Pedneault, représentant de la Faculté des arts, abonde dans le même sens. Il indique qu’il n’aurait pas pu voter en faveur d’une motion qui « présuppose qu’il y a des étudiants complètement désintéressés. Je ne crois pas que ce mon travail relève de la politique de guérilla », ajoute-il en souriant. La résolution a finalement été rejetée.

Garofalo indique néanmoins qu’il ne considère pas que sa résolution ait été un échec complet. « Sept personnes sur dix-neuf étaient tout de même en faveur. Certains ont cru que ce n’était pas la meilleure façon de s’attaquer au problème du désintéressement des étudiants, mais je continue à croire que ça l’est. Je vais continuer de mettre de la pression sur les membres de l’exécutif en ce sens. »

Notes de la fin

En retour sur l’Assemblée Générale du 21 octobre dernier, le Président a mentionné qu’il aimerait que l’assemblée hivernale se tienne plus tôt au cours du semestre. Il considère que la tenue d’une assemblée trop près des examens de mi-session était l’une des causes de la piètre participation des membres. Il veut également entrer en contact avec d’autres associations étudiantes universitaires pour connaître leurs stratégies de communication.

Sarah Olle et Alex Brown ont également confirmé que l’affichage du menu du Café Suprême se ferait sous peu dans les deux langues. Elles ont d’ailleurs affirmé lors du Conseil qu’il s’agissait du premier combat de la Commission des affaires francophones.

Choose Life : la résolution reportée

Finalement, la Présidente du club pro-vie Choose life, qui fut récemment l’objet d’une motion de censure par le Conseil, était présente tout au long du Conseil, mais n’a pourtant pas pu prendre la parole. La résolution concernant la suspension du statut de son club sera étudiée au cours du prochain conseil, certaines personnes impliquées n’étant pas disponibles le jour-même. 


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