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Polipe : la bombe est lancée

Le trio natif de St-Antoine-de-Tilly lançait le 13 octobre dernier son premier album, Tropiques du Cancer. Rejoint au téléphone, le guitariste de la formation Francis Lafleur nous parle du lancement, des débuts du groupe et de la création de leur premier opus.

Le Délit (LD): Tropiques du cancer a été lancé à Montréal et ensuite à Québec. Comment se sont passés les deux lancements ?

Francis Lafleur (FL): Ça a super bien été à Montréal. On avait les conditions idéales ; on avait engagé des techniciens aux éclairages, on avait mis le paquet. C’est rare qu’on a les moyens de se payer les éclairages. À Québec, ça a été tout le contraire, on n’avait pas d’éclairage ni rien.

LD : Comment Polipe a‑t-il vu le jour ?

FL : Pierre-Luc, Antoine et moi, on était d’abord et avant tout des amis et on a commencé à faire de la musique. Quand on a commencé à être un petit peu plus sérieux, vers l’âge de 16 ans, on a travaillé fort à être assidus, on se tapait des jams de plus d’une heure de temps. Pour nous, c’était surtout qu’on était amis avant la musique, on a commencé à faire ça pour passer notre temps ; c’était une activité.

LD : Comme vous êtes tous trois natifs de Saint-Antoinede- Tilly et que vous jouez à Montréal la plupart du temps, comment parvenez-vous à travailler ?

FL : Toutes nos familles sont basées là-bas, donc c’est pas mal moitié-moitié. Comme j’aime beaucoup être là-bas, les gars viennent à Saint-Antoine pour m’accommoder et moi je vais à Montréal pour les répétitions. On voyage entre les deux.

LD : Quelle a été votre expérience de construire un groupe en région, loin de la scène musicale ?

FL : Au début, avant d’arriver à Montréal, les salles, c’était vraiment de la merde. Dans les bars, les gens sortent quand tu joues. C’est en partie pour ça qu’on est venus à Montréal.

LD : Côté son, où avez-vous trouvé vos influences ?

FL : On a envie que notre musique soit joyeuse, colorée. Notre inspiration est vraiment variée : on s’inspire autant des Flaming Lips que de Fred Fortin. On aime aussi le motown, l’aspect funky du motown. On essaie de changer de son sur chaque toune, de changer de style.

LD : Entre votre EP lancé il y a 2 ans et Tropiques du Cancer, on sent qu’il y a eu un ajustement dans le son. Ça reste pop, mais il y a plus de profondeur. Comment s’explique l’évolution du son entre l’EP et l’album ?

FL : De janvier à juin dernier, on est revenus à Saint-Antoine pour travailler intensément les trois ensemble sur l’album. On se voyait à tous les jours et on travaillait les textes sans les instruments. Il y avait de la mortalité dans nos familles, donc c’est clair que ça a teinté l’écriture de l’album. Mais en même temps, on voulait tellement profiter de ce moment-là de notre vie. On considérait ça comme une chance que de pouvoir se consacrer à la musique. On voulait que le côté joyeux prenne le dessus malgré les difficultés. C’est de là que vient le titre de l’album, Tropiques du cancer.

LD : De votre EP, vous avez gardé et modifié une chanson (« Régulier »). Y avait-il une raison pour garder celle-là précisément ?

FL : C’était une de mes préférées mais j’aimais pas du tout comment elle sonnait. J’aimais pas ma voix dessus. On s’était fait dire par le programmateur de radio qu’elle avait du potentiel, on voulait en profiter. On l’a donc retravaillée.

LD : Ça compte beaucoup pour vous d’être marketable ?

FL : C’est sûr qu’on souhaite en vivre, que ce soit par la radio ou par les spectacles. Quand tu as investi plusieurs milliers dans ton projet, tu penses à rendre ton produit accessible, même si tu ne veux pas faire de compromis sur le plan musical. C’est très important pour nous de ne pas faire de compromis au niveau de la musique.

LD : J’ai lu à quelque part qu’on vous considérait comme les « protégés » de Navet Confit. C’est quoi votre collaboration avec lui exactement ?

FL : Le terme « protégé » n’est pas tellement juste. C’est plus de l’amitié. Comme c’est le directeur artistique de La Confiserie, c’est lui qui décide qui signe. Comme on est avec La Confiserie, on travaille avec lui, mais il n’a pas participé concrètement à la création de l’album.

LD : Maintenant que le lancement de Tropiques du cancer est fait, quels sont les projets de Polipe ?

FL : En février et mars, le but c’est de faire une vraie tournée. Semer des graines et essayer de récolter.

Polipe sera un Coup de coeur francophone le 12 novembre prochain au Divan Orange et fera la première partie d’Antoine Gratton le 13 novembre au Club Soda.
www​.myspace​.com/​p​o​l​ipe


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