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Unis contre Harper

Le 5 octobre dernier, quelque 5000 manifestants se sont rassemblés sur l’esplanade de la Place des Arts, pour un événement non partisan organisé par une coalition des principaux groupes sociaux et syndicats du Québec. La foule, qui s’était donné rendez-vous au Square Dorchester, a défilé sur la rue Sainte-Catherine jusqu’à la Place des Arts, où une scène avait été montée pour l’occasion. Le comédien Emmanuel Bilodeau a été le premier à prendre la parole. « Nous voulons un gouvernement qui ne nous fasse pas honte, a‑t-il clamé. J’aimerais pouvoir dire le 14 octobre prochain que je n’ai jamais été aussi fier d’être Canadien. Je ne croyais jamais dire ça, mais c’est dit ! »

La grande variété des thèmes discutés lors du rassemblement reflétait bien la diversité des groupes présents. Tout d’abord, la participation du Canada à la guerre en Afghanistan a été dénoncée à maintes reprises. « Depuis déjà sept ans, le Canada participe à la guerre en Afghanistan, a rappelé Suzanne Loiselle du collectif Échec à la guerre. Le parlement a récemment accepté de prolonger la présence canadienne dans la région jusqu’en 2011, bien que plus de 70 p. cent de la population du Québec soit contre. Plus de 490 milliards seront dépensés en armement dans les vingt prochaines années, sans aucun débat public. Nous sommes contre ces décisions antidémocratiques ! »

Michel Arsenault et Claudette Carbonneau, présidents de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec et de la Confédération des syndicats nationaux, ont tous deux souligné les bévues du gouvernement conservateur en ce qui a trait à l’économie et à l’emploi. « On a perdu depuis deux ans 75 000 emplois dans le secteur manufacturier, sans que Stephen Harper ne bouge le petit doigt, ont-ils déploré. Le 14 octobre prochain, il faut battre les conservateurs ! »

Michèle Asselin de la Fédération des femmes du Québec a pour sa part rappelé que le Canada est le pays de l’Organisation de coopération et de développement économique qui finance le moins les services de garde, et a fortement dénoncé le projet de loi C‑484 du gouvernement conservateur, « qui a été présenté en dépit de la promesse de Stephen Harper de ne pas toucher au droit à l’avortement. » Le président de l’Union des artistes, Raymond Legault, était présent pour dénoncer les récentes coupures dans le domaine de la culture. « Avoir accès aux arts et à la culture, c’est un droit fondamental, a‑t-il affirmé. Nous ne nous opposons pas seulement aux coupures des dernières semaines, mais surtout aux coupures de plus de 40 p. cent prévues dans les prochains budgets conservateurs. »

C’est cependant Ghislain Picard, chef régional de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, qui a attaqué de la façon la plus virulente Stephen Harper et son gouvernement. Après avoir « dit des choses non diffusables dans les médias » en langue autochtone, il a affirmé que « depuis le livre blanc de Jean Chrétien en 1969, jamais un gouvernement n’a été aussi colonialiste, aussi oppresseur envers la communauté autochtone canadienne. » On a noté la présence de Gilles Duceppe dans la foule, seul chef politique présent au rassemblement. Finalement, la préoccupation centrale des manifestants a été bien résumée par Arthur Sandborn de Greenpeace : « Il faut s’assurer de ne pas faire élire un gouvernement conservateur majoritaire, ce serait un désastre. » Des artistes tels que Richard Séguin, Paul Piché, Mara Tremblay et Vincent Vallières sont également montés sur scène pour une courte prestation.


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