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Étudiants et syndicats interpellent les partis

« Ce qu’on demande, c’est pas la lune, c’est 3,5 milliards de dollars », a lancé Xavier Lefebvre Boucher, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), lundi matin au cours d’une conférence de presse rassemblant différentes fédérations étudiantes et groupes syndicaux du Québec. Sans pour autant proposer de pistes d’actions concrètes, les intervenants ont martelé une requête désormais bien connue, celle d’un réinvestissement fédéral dans l’éducation.

Rappelant que les coupes dans l’éducation ont été opérées en 1994, M. Lefebvre Boucher a insisté que « cela fait maintenant plus de quinze ans, il est temps de régler le problème. » « Avec les transferts, a‑t-il poursuivi, nous pourrons avoir des laboratoires qui ne datent pas des années soixante, on aura des classes où il n’y a pas 400 élèves pour un seul professeur. »

Claudette Carbonneau, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), a insisté sur « les effets terribles du sous-financement pour les universités en région ». Elle a été relayée par l’argumentaire de M. Lefebvre Boucher, qui a rappelé que les cégeps, n’ayant pas le droit de faire de déficits, se voient forcés de couper dans leurs programmes d’enseignement lorsqu’ils rencontrent des difficultés, ce qui est le cas du cégep de Gaspé.
Sur ce point, Michel Bibeault, directeur adjoint du Syndicat canadien de la fonction publique au Québec, s’est empressé d’ajouter que la nécessité d’une hausse du financement s’inscrit dans une perspective de compétitivité à long terme. Prenant exemple sur la réalité de la croissance chinoise, M. Bibeault a interrogé son auditoire : « Comment allons-nous pouvoir faire concurrence avec les ingénieurs chinois si on ne peut pas former nos professionnels correctement ? »

Mme Carbonneau a repris les attaques qui ont été adressées à l’attention du gouvernement fédéral dans le débat sur le déséquilibre fiscal. « On a beaucoup reproché au gouvernement d’avoir tout dilapidé dans des baisses d’impôts », a‑t-elle déclaré, ajoutant que « Stephen Harper n’a pas de leçons à donner sur la façon de gérer les fonds publics. »

Réjean Parent, chef de la Centrale des syndicats du Québec, a souligné que les conservateurs ont été le seul parti à ne pas avoir répondu à l’appel des fédérations étudiantes et des syndicats. Les libéraux, quant à eux, « brillent par leur silence », a affirmé M. Lefebvre Boucher à une journaliste, avant d’appeler les chefs libéraux à se pencher sur la question des transferts et à l’assumer dans leur discours politique. « Il ne faut pas oublier que les coupes en 1994, c’était eux », a souligné Mme Carbonneau.

M. Bibeault a conclu sur un appel à voter pour le Bloc québécois. Mme Carbonneau a insisté sur la nécessité de s’impliquer dans ces élections. « L’opinion publique est éminemment fragile. C’est l’élection de tous les dangers, et c’est pour cela qu’il faut multiplier les mobilisations. »


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