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Une image, un visage

Élections mouvementées au Zimbabwe, assassinat de Benazir Bhutto au Pakistan, violence ethnique au Kenya, guerre en Afghanistan : l’actualité mondiale a été particulièrement mouvementée en 2007. L’exposition du World Press Photo, présentée au musée Juste pour Rire jusqu’au 28 septembre, nous faire revivre les grands événements qui ont marqué l’actualité internationale.
Fondé aux Pays-Bas en 1955, le World Press Photo organise  chaque année un événement, rapidement devenu le plus important et le plus prestigieux concours de photojournalisme au monde. L’exposition, qui a circulé dans cinquante pays, affiche pour la septième année à Montréal quelques deux cents photos primées, provenant des quatre coins du monde. Le spectateur y est amené à mettre une image ou un visage sur des événements qui, bien qu’ils aient pour la plupart déjà été oubliés chez nous, façonnent encore aujourd’hui le quotidien de millions de personnes.
La photo de l’année, prise par Tim Hetherington du Royaume-Uni, montre un soldat américain en Afghanistan se reposant dans une tranchée, la main droite sur le visage, visiblement épuisé. L’horreur de la guerre est lisible dans son regard. Un peu plus loin, on peut voir le portrait de Laurent Nkunda, chef rebelle congolais, entouré de ses deux gardes du corps. Son air nonchalant, son cellulaire et ses lunettes fumées posées sur la table nous rappellent qu’une grande partie de cet immense pays africain est encore gouvernée par des factions rebelles violentes.
En plus de couvrir l’actualité internationale, l’exposition fait découvrir des scènes de la vie quotidienne d’ici et d’ailleurs. Olivier Culmann, dans un photoreportage publié dans le Gardian Weekend Magazine, immortalise par ses clichés des gens de différents pays assis devant leur téléviseur. Le plus souvent affalés sur un divan, l’air morne, ces téléspectateurs sont étonnamment semblables d’un pays à l’autre, qu’ils soient américains, japonais ou marocains. De son côté, Vanessa Winship du Royaume-Uni expose les portraits de plusieurs fillettes turques ayant récemment eu accès à l’éducation grâce à un projet gouvernemental pour l’éducation en région rurale. Celle-ci souffrant depuis longtemps du conflit qui oppose le gouvernement aux groupes séparatistes kurdes, il était presque impossible pour ces jeunes filles d’aller à l’école. Enfin, l’américain Travis Dove nous fait explorer l’univers étrange de Skatopia, véritable lieu de culte pour les amateurs de skateboard partout aux États-Unis, où l’on voit des jeunes pratiquer ensemble leur sport favori dans un environnement de débauche survoltée. Des photos très variées, qui amorcent une importante réflexion, et nous donnent un aperçu de ce que peut être la vie quotidienne dans les autres régions du globe.
En plus du World Press Photo, les visiteurs pourront admirer au musée Juste pour Rire les œuvres de nombreux photographes québécois à l’occasion de la Foire de l’image de Montréal. On y trouve l’exposition annuelle de la Canadian Association of Photographers and Illustrators in Communications (CAPIC), qui fête ses trente ans cette année, ainsi qu’une sélection d’œuvres québécoises. Somme toute, un incontournable de la rentrée culturelle montréalaise qui plaira autant aux passionnés de la photographie qu’à ceux qui désirent simplement découvrir l’actualité de la dernière année sous un jour nouveau.

Exposition du World Press Photo et la Foire de l’image de Montréal
Où : Musée Juste pour Rire 2111, boul. Saint-Laurent
Quand : Tous les jours de 11h  à 20h, jusqu’au 28 sept.
Combien : 10$ (5$ tarif étudiant)


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