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L’été des Montréalais

Les examens sont bientôt terminés et, plutôt que de partir à l’aventure sur les cinq continents, vous avez décidé de demeurer à Montréal cet été ? Le Délit a pensé à vous et vous suggère une panoplie de sorties culturelles abordables pour profiter de ces quelques mois de répit.

Festival Fantasia
Métro : Guy-Concordia
Du 3 au 21 juillet 2008
Au cœur du ghetto Concordia, le Festival Fantasia offre une programmation aux antipodes de la production hollywoodienne. Entre les films de série B, les productions d’amateurs, les courts métrages d’animation, les réalisations asiatiques et autres, les cinéphiles friands de science-fiction, d’horreur et d’aventure seront servis.

Pour apprécier le phénomène Fantasia, une certaine patience s’impose. Les plus ponctuels remarqueront qu’une file se forme à l’entrée des salles de projection bien avant que le film commence –habituellement quarante minutes en retard. On excuse pourtant le laxisme des projectionnistes dès que le film commence et que l’atmosphère bon enfant s’empare de la salle. Quand la tronçonneuse apparaît et que les corps explosent, le public applaudit et en redemande.

FrancoFolies
Métro : Place-des-Arts
Du 24 juillet au 3 août
Les FrancoFolies sont l’occasion idéale de découvrir les formations musicales locales. La programmation de l’année dernière était particulièrement réussie : version symphonique de Loco Locass, spectacles multiples pour le groupe polyvalent Malajube, créations indépendantes avec les labels Grosse Boîte et Dare to Care. Le charme des Vincent Vallières et Thomas Hellman était équilibré par l’effronterie et le vulgaire du trio choc de Numéro#, TTC et Omnikrom. Pour l’instant, la liste d’invités de cette année reste nébuleuse, mais il est d’ores et déjà confirmé que Pierre Lapointe sera de retour avec une création inédite : Mutantès. Ce concert coûtant au minimum 40$, les portefeuilles les plus frugaux se contenteront des dizaines de représentations gratuites.

Festival international de Jazz
Métro : Place-des-Arts
Du 26 juin au 6 juillet
Forts de la mini-série publiée dans les pages du Délit, vous voilà bien nantis pour tirer le maximum du Festival International de Jazz de Montréal (communément appelé « le jazz »). La programmation rend compte d’une définition très flexible de ce courant musical. Au cours des années précédentes, l’événement a été très diversifié : énergique (Manu Chao), expérimental (Pawa Up First), souvent investi d’une généreuse dose d’électronique (Artist of the Year, Amon Tobin, DJ Champion), et ce, plus souvent qu’autrement au cours de concerts gratuits. Pour les plus nantis, le jazz accueille cette année le comédien Woody Allen. Ce dernier montrera son appendice nasal légendaire, de même que ses talents de clarinettiste.

Jardin botanique / Parc Maisonneuve
Métro : Pie-IX
Tout le monde a déjà entendu parler du trio formé par le stade olympique, l’insectarium et le jardin botanique. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que leur tarif diminue presque de moitié si vous possédez une carte « Accès Montréal ». Les activités varient au cours de la saison estivale (une exposition sur les arrangements floraux japonais ikebana se tiendra entre autres les 12 et 13 avril), mais le lieu s’avère idéal pour un pique-nique au milieu des plus belles créations de Dame Nature.

Si vous préférez ne pas délier les cordons de votre bourse, le parc Maisonneuve est suffisamment grand pour vous faire oublier que vous êtes sur l’île de Montréal. L’Orchestre symphonique de Montréal y fait habituellement un arrêt dans le cadre de sa série estivale de concerts extérieurs… et gratuits.

Musée des beaux-arts de Montréal
Métro : Peel ou Guy-Concordia
Il n’est pas trop tard pour visiter l’exposition ¡Cuba ! puisqu’elle se poursuit jusqu’au 8 juin. Après, le musée fera une autre excursion au-delà des frontières des beaux-arts pour monter dès le 29 mai une rétrospective sur la haute couture telle qu’envisagée par Yves Saint-Laurent. Il faut admettre que ce dernier a souvent pigé dans la culture visuelle artistique, à l’instar de ses vêtements à la Mondrian.

Si l’exposition Place à la magie ! tire sa révérence du Musée d’art contemporain, le Refus global continue d’occuper une place de choix dans la présentation artistique. C’est ainsi que le 20 juin marquera l’ouverture de l’exposition Les 60 ans du Refus global. Si vous n’avez pas encore vu les toiles de Paul-Émile Borduas, Jean-Paul Riopelle et compagnie (mais où diantre avez-vous passé les cinquante dernières années?), ce sera une autre occasion de les reluquer.

Musée d’art contemporain de Montréal
Métro : Place-des-Arts
Sans être infernal, l’été montréalais a ses moments d’humidité écoeurante. Il devient alors fort avantageux de trouver un endroit où l’air climatisé est en fonction. Si vous avez épuisé le répertoire de films à grand déploiement du cinéma du coin, des endroits comme le Musée d’art contemporain deviennent particulièrement attrayants. Comme d’habitude, l’accès au musée est gratuit le mercredi après 18h00 ; autrement, le coût d’entrée est de 4$ sur présentation d’une carte étudiante.

Cette année, un événement à surveiller au MACM est La Triennale québécoise, une exposition consacrée à l’art contemporain québécois. Disponible à partir du 24 mai, elle s’étend sur l’ensemble du musée et rassemble les trouvailles de quatre commissaires, sous le slogan « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Cette exposition est une excellente occasion de découvrir la production artistique d’ici, tous médiums confondus.

Mile-End
Métro : Rosemont
Nos collègues du Daily dressaient récemment un portrait ambivalent de ce quartier situé au nord du Plateau-Mont-Royal, connu entre autres pour sa contribution à la scène musicale montréalaise. Envahissement commercial à part, il n’en demeure pas moins que l’endroit contient plusieurs échoppes dignes d’être visitées. Pour les amateurs d’origami et de bricolage, Au Papier japonais (24, Fairmount O.) est un incontournable. Sa collection d’imprimés et de papiers délicats est tout simplement somptueuse.

Le magasin a l’avantage d’être situé juste à côté de Bagels Fairmount (74, Fairmount O.), où l’on peut acheter des « bagels de la veille » : chaque sac est un agencement aussi mystérieux qu’abordable d’une douzaine de ces délicieux petits pains. À l’instar de Bagels Saint-Viateur (263, Saint-Viateur O.), la boulangerie est ouverte 24 heures sur 24.

Autrement, les amateurs d’art seront servis par la présence de Dare-Dare (parc sans nom, entre Saint-Laurent et Clark à la hauteur de Rosemont). Cet été, le centre organise du 5 au 8 juin l’événement Aux bons plaisirs fugaces, sorte de camping en plein air où les participants montent diverses œuvres et installations. Le quartier accueille aussi quelques galeries, à l’instar d’Art Mûr (5826, Saint-Hubert) et de la galerie Clark (5455, avenue de Gaspé). Si le design vous intéresse, le magasin Commissaires (5226, boul. Saint-Laurent) en est un à ne pas manquer pour profiter de la richesse qu’offre Montréal dans ce domaine, d’ailleurs classée ville UNESCO de design.

L’irréductible Casa del Popolo présente également cet été son Suoni per il Popolo, festival de musique avant-gardiste et de libération expérimentale. Les concerts auront lieu à la Casa del Popolo (4873, boul. Saint-Laurent) et à la Sala Rossa (4848, boul. Saint-Laurent) du 1er au 30 juin.

Lac aux Castors
Métro : Mont-Royal ou Côte-des-Neiges
Le Lac aux Castors présente plusieurs avantages vis-à-vis des autres espaces verts montréalais. Il offre un point d’eau plus vaste que la pataugeoire du parc Lafontaine, où il est d’ailleurs risqué de se faire attaquer par une armée de pigeons et d’écureuils. Sa population d’oies et de canards s’avère également plus civilisée. Situé au cœur de la montagne, ce parc offre un certain isolement du brouhaha urbain et la possibilité de faire une promenade escarpée, du pédalo… ou de simplement s’étendre pour faire le farniente.

Piknik Electronik
Métro : Jean-Drapeau
Si vous cherchez une alternative aux tam-tams ayant lieu chaque dimanche au mont Royal, le Piknik Electronik s’avère une option musicale dominicale. Au parc Jean-Drapeau, sur l’île Sainte-Hélène, cet événement accueille pour un prix modique les amateurs de musique électronique de 13h00 à 20h00… et parfois même plus tard. La formule permet d’assister aux prestations de DJ d’ici et d’ailleurs sans pour autant s’enfermer jusqu’aux petites heures du matin. Que demander de plus ?


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