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Élections de l’AÉUM pour l’année 2008–2009

Le Délit s’est entretenu avec les candidats briguant la présidence de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM). Les élus travailleront à temps plein pour vous et l’AÉUM du 1er mai 2008 au 1er mai 2009.

0311n-turner.jpgKay Turner
Arts U3, Science politique et études en développement international
Toronto, Ontario

Quel enjeu vous tient le plus à coeur et qu’allez-vous faire pour le réaliser ?
L’enjeu qui me tient le plus à cœur, c’est la vie étudiante sur le campus. Cela implique par exemple de laisser les services alimentaires étudiants entre les mains des étudiants, de maintenir l’espace étudiant, de s’assurer que c’est facile pour les étudiants d’organiser des événements et des activités sur le campus. J’ai été vice-présidente (VP) à l’interne dans l’AÉUM cette année. Cela m’a donné une très bonne compréhension de la position de l’administration sur cette question, et de la meilleure manière de travailler avec et contre elle sur cet enjeu.

Quelle expérience soutient votre candidature ?
J’ai été impliquée dans la politique étudiante pendant les quatre dernières années. J’ai été VP à l’externe des Arts l’an dernier de l’Association des étudiants de la Faculté des arts (AUS) et je suis présentement VP à l’interne de l’AÉUM. J’ai aussi été VP du Conseil des résidences en première année, puis « facilitatrice » à la vie en résidence en deuxième année. J’ai fait partie du conseil de l’AÉUM durant trois trimestres. Cette année, comme VP à l’interne, j’ai vraiment appris comment l’AÉUM fonctionne, quels sont les problèmes et ce qu’on peut faire pour y remédier.

Quelles solutions proposez-vous pour augmenter la participation étudiante aux assemblées générales (AG)?
Tout d’abord, je souhaite souligner que les AG sont extrêmement importantes. Elles ont une grande valeur dans la vie étudiante, mais ne sont pas à la hauteur de leur potentiel en ce moment. La raison, je crois, c’est qu’il n’y a pas assez d’étudiants qui se sentent concernés. Chacun n’est pas familier avec les procédures qu’elle implique ; le fonctionnement des AG limite la participation étudiante.

Nous devons donc faire connaître les AG à plus d’étudiants. J’ai déjà commencé à y travailler comme VP à l’interne, en créant un site Internet qui explique les procédures d’une AG. Il faut aussi travailler à trouver un bon moment pour les tenir.

C’est trop facile de dire que ça ne fonctionne pas : il faut se rappeler que les AG sont nouvelles pour l’AÉUM, et qu’il faut se laisser du temps. Il faut que les motions qui sont importantes pour les étudiants soient présentées aux AG afin qu’ils sentent qu’ils peuvent apporter un vrai changement.

Parlez-vous français ?
« Oui, je comprends plus que je parle, mais c’est une chose que je travaille tout le temps. Et je suis…euh… passé composé, c’est…euh…» J’ai pris des cours l’an dernier et je travaille fort là-dessus. Je comprends bien toute son importance. J’accorde une grande valeur à la participation des francophones dans l’AÉUM et j’y ai travaillé cette année comme VP à l’interne. Je veux améliorer mon français.

Quelle place devrait occuper le bilinguisme au sein de l’AÉUM ?
Une place très importante ! Nous sommes une institution bilingue après tout. Nous avançons dans une bonne direction, notamment avec la nouvelle politique d’affichage bilingue, l’initiation « frosh » bilingue, etc. Je veux que les étudiants francophones se sentent les bienvenus et qu’ils sentent qu’ils font partie de l’AÉUM. Les commissaires francophones de cette année, Amélie [Gouin] et David-Marc [Newman], ont fait un travail extraordinaire à ce sujet.

Quels objectifs à long terme voyez-vous pour l’AÉUM ?
Je crois fermement que la direction que prend l’AÉUM doit être déterminée continuellement par les gens qui s’y impliquent à ce moment-là. Donc, je ne crois pas à un plan quinquennal ou une planification du genre. Ceci dit, le but le plus important pour moi à long terme, c’est que l’AÉUM maintienne ses services et ses clubs, d’une part, et maintienne sa représentation des étudiants auprès des gouvernements, d’autre part. Beaucoup a été fait, mais ce serait susceptible d’amélioration.

Quelle motion votée lors d’une AG trouvez-vous particulièrement importante et que ferez-vous pour l’exécuter ?
Je crois qu’un des mandats les plus forts que nous ayons obtenus d’une AG est celui de travailler à une éducation plus accessible et des frais de scolarité plus bas. C’est politiquement très important et je crois qu’il faut garder cet enjeu à l’avant-plan. L’accessibilité de l’éducation et le financement public des universités sont des objectifs très forts que nous avons en commun avec l’administration et nous pouvons utiliser cela pour avancer dans cette direction.

Quel est votre dictateur préféré ?
Mmm… je dirais Mao. Mais je ne suis pas trop fan des dictateurs en général…

0311n-kelford.jpgRJ Kelford
U2, Études en développement international et économie
Smith Falls, Ontario

Quel enjeu vous tient le plus à coeur et qu’allez-vous faire pour le réaliser ?
La vie étudiante sur le campus. Il y a eu un déclin ces dernières années, donc nous devons tenter de rejoindre les étudiants, et pas seulement ceux qui sont déjà politisés. Il y a plusieurs façons de le faire, notamment en améliorant les services aux étudiants.

Quelle expérience soutient votre candidature ?
Je suis président de l’Association des étudiants de la Faculté des arts (AUS) depuis deux ans. Nous avons fait beaucoup de choses et l’AUS s’est massivement accrue. Nous organisons deux événements par semaine ; nous avons amélioré la qualité de l’espace étudiant [Arts Lounge], nous offrons de meilleurs services académiques, nos clubs peuvent utiliser les locaux de l’édifice Leacock gratuitement, etc. Comme président, j’en ai beaucoup demandé aux exécutants et bénévoles, car je trouvais que l’AUS devait être améliorée. Nous avons réussi à rejoindre beaucoup plus d’étudiants qu’auparavant.

Quelles solutions proposez-vous pour augmenter la participation étudiante aux assemblées générales (AG)?
Je crois qu’investir plus d’argent dans l’affichage et la mobilisation ne servirait à rien. Le problème, c’est que l’AÉUM a échoué lorsqu’il s’agissait de démontrer aux étudiants que les résolutions des assemblées générales sont effectivement mises en application. Donc, les étudiants ont l’impression que ça ne sert à rien de participer au processus démocratique des AG, car ils croient que rien ne se passe ensuite. Voilà la source de l’apathie. Il faut prouver aux étudiants que leur participation aux AG mène réellement à des changements.

Parlez-vous français ?
Oui…

Quelle place devrait occuper le bilinguisme au sein de l’AÉUM ?
« Je pense que le français devrait avoir… a more… plus ? » Il faut concevoir le bilinguisme comme plus que le bilinguisme. Il faut continuer à travailler pour les droits des francophones, mais il faut aussi démontrer la richesse et l’importance de la culture francophone et québécoise. Il ne faut pas voir ça comme l’accommodement des droits des francophones, ce qui est fait en ce moment. Il faut créer des opportunités pour aider les étudiants à s’engager dans cette culture, à y prendre part. Il ne faut pas accommoder, il faut célébrer.

Quels objectifs à long terme voyez-vous pour l’AÉUM ?
C’est une bonne question parce que personne ne se la pose ! Il faut définir ce qui est d’importance fondamentale pour notre association étudiante. Par exemple, le pavillon Shatner devrait être le centre de la vie étudiante sur le campus et, pourtant, c’est toujours vide ! Ce que ça veut dire, c’est que l’AÉUM doit réussir à rejoindre les étudiants, à les amener à s’impliquer et participer.

Quelle motion votée lors d’une AG trouvez-vous particulièrement importante et que ferez-vous pour l’exécuter ?
La résolution que je trouve la plus importante est celle qui veut placer les clubs et services au cœur de l’AÉUM. Ma perception est que l’AÉUM est irrespectueuse envers les clubs. Par exemple, le fait qu’ils soient obligés de payer pour l’échec de Havens Books, les menaces d’expulser les étudiants gradués des clubs pour faire pression sur l’AÉÉDTC [l’Association des étudiantes et étudiants des 2e et 3e cycles de l’Université McGill], tout ça me paraît inacceptable. Les membres des clubs ne peuvent plus accomplir leur mandat, ils sont trop occupés à essayer de survivre. Les clubs sont au centre des activités de l’AÉUM. Il faut les traiter avec respect et dignité.

Quel est votre dictateur préféré ?
Je dirais Raúl Castro. C’est un dictateur, mais il a fait plein de choses pour les droits humains…


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