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SEOUM et les résidences mcgilloises

Pour un statut d’employé aux floor fellows.

L'équipe du Délit

Après des mois de négociations infructueuses, le Syndicat des employé·e·s occasionnel·le·s de l’Université McGill (SEOUM) a finalement réussi à conclure une entente avec McGill, malgré les nombreux échecs qui ont précédé. Ainsi, les employés de Classe A verront leur salaire passer de 10,65 à 13,75 dollars de l’heure. Nous sommes encore loin du 15 dollars de l’heure que demandait le syndicat. Cependant, ce compromis reste une amélioration pour une institution qui n’a pas eu l’écoute facile au cours de ces derniers mois. Pour les employés de Classe B et C, cette augmentation de salaire se fera de manière graduelle au cours des prochains mois. 

Néanmoins, si la majorité des membres du SEOUM ont de quoi se réjouir, cet accord laisse un goût amer pour ceux qui ne bénéficient pas du statut d’employé : les floor fellows. En effet, McGill refuse toujours de leur reconnaître ce statut, et justifie par cette situation le choix de ne pas leur verser de salaire. Cette problématique se retrouve aujourd’hui devant les tribunaux.

Si bien qu’aujourd’hui les floor fellows ne touchent pas de salaire. En contrepartie, l’Université leur offre logement et subsistance, bien que l’absence de bail ou de contrat officialisant la situation n’offre aucune garantie à ces travailleurs si particuliers quant à leur statut.

« Les conditions d’accueil des nouveaux étudiants impactent considérablement leur capacité à s’émanciper et à s’épanouir, et donc dans le même temps le rayonnement de l’institution »

Selon le SEOUM, cette situation fragilise le syndicat en entravant leur droit à l’association. Quant au niveau individuel, cette situation précarise le statut des étudiants qui offrent ces services et ceux qui en bénéficient. Premiers intervenants auprès des étudiants en première année, le rôle des floor fellows est doublement important dans le contexte mcgillois de pénurie de ressources dédiées à la santé mentale. McGill rencontre toujours des difficulté à rendre ses services accessibles dans des délais raisonnables, alors que les étudiants nouvellement arrivés nécessitent une attention particulière pour une intégration réussie. En leur assurant un soutien psychologique, ces intervenants de première ligne viennent pallier les problèmes structurels de l’institution.

L’officialisation du statut de floor fellows serait un gain net pour l’Université. Les conditions d’accueil des nouveaux étudiants impactent considérablement leur capacité à s’émanciper et à s’épanouir, et donc dans le même temps le rayonnement de l’institution. Un statut d’employé permettrait aussi de mieux encadrer leurs obligations tout en assurant un service plus constant auprès des étudiants. 

Si l’imprécision des informations concernant le salaire ne nous permet pas de trancher cet aspect de la question, une première étape consisterait d’abord à leur octroyer un contrat de travail afin de mettre fin à cette intenable situation. 


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