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Cointreau-fizz, nouveaux projets

Le Délit était au lancement du sixième numéro du magazine de référence.

Cécile Amiot

La soirée débute ainsi pour les adeptes qui assistent au 5 à 7 du lancement du sixième exemplaire de Nouveau Projet, « Régénérescence » : l’ambiance est effervescente au Centre Phi du Vieux-Montréal. La lumière traverse les grandes fenêtres de la salle. L’atmosphère, quant à elle, est chaleureuse et détendue. Ça échange d’un côté. De l’autre, de belles rencontres se développent parmi les curieux, les collaborateurs ou simplement les supporters. L’actrice Émilie Bibeau (on peut notamment l’apercevoir chaque semaine incarnant le personnage de Lucie dans Unité 9) et l’auteur Olivier Kemeid, metteur en scène et directeur artistique de la compagnie Trois Tristes Tigres, sont chargés de l’animation.

La soirée est agrémentée d’une présentation sur écran de textes et d’images tirés de l’exemplaire que mettait en avant la soirée. Les textes ? Purs. Les images ? Nettes. Les gens présents ont la chance d’entendre quelques extraits du magazine pour confirmer la chose. Entre autres, Sarah Berthiaume et la poésie qu’elle livre dans Les tasses de café tiède :

« Beaucoup de café a déjà été bu et beaucoup de miettes de toast sont venues mourir sur la nappe mais il vous semblait qu’il fallait encore étirer le matin, faire comme si vous pouviez passer vos vies autour d’une table à ne rien faire à être riches et beaux et insipides comme des personnages de Denys Arcand.

Et maintenant

Deux tasses de café tiède

Tournoient côte à côte Dans le micro-ondes

Illuminé

Pour l’occasion » 

Le texte de Nicolas Langelier, éditeur et rédacteur, est en fait une préface par excellence pour une édition qui s’intitule « Régénérescence » : 

« Nous cherchons des trucs, des aides, des expédients pour nous permettre de soutenir la cadence, de continuer à produire et à ne pas stagner, et ce, le plus facilement possible […]. Alors on boit de l’eau vitaminée et des smoothies au kale et du bourbon artisanal. On fait des cures, des jeûnes, des séances de formation. On lit Matthieu Ricard et Alain Botton et Gwyneth Paltrow, on met La méditation pour les nuls sur la table de chevet et une application de biohacking sur notre téléphone. » 

Le tout est suivi d’une prestation de David Giguère. Il s’exécuta en glissant deux titres de son album Casablanca dont « La pornographie ». L’événement permet effectivement au magazine de rassembler tout ce beau petit monde afin de remercier les nombreux donateurs et lecteurs pour les encourager à continuer d’accorder leur soutien au magazine et aux autres projets qui s’y rattachent. Cet été, le magazine avait dû faire appel à la générosité de ses lecteurs suite à la faillite de son distributeur Les Messageries Benjamin. Olivier Kemeid, metteur en scèene, s’est permis de mentionner le fait qu’au fond, tout le monde « se réjouit qu’il ne s’agisse pas d’une dégénérescence, mais bien de régénérescence ». Ce n’est pas qu’un magazine, c’est également la collection d’essais « Documents ». Chacun est publié deux fois l’an et dirigé par Atelier 10. Ils sont composés de sujets culturels et sociétaux pour mieux comprendre les enjeux de notre époque. À partir d’octobre prochain, Atelier 10 présentera également la nouvelle collection « Pièces », une série d’histoires faites par différents dramaturges québécois. Nouveau Projet, on l’adopte pour son contenu recherché, ses horizons multiples et ses collaborateurs distingués.


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