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Hackathon à McGill

500 étudiants se retrouvent pour le plus grand concours informatique du Canada.

Le deuxième étage du pavillon Shatner et le bar Gerts ont changé de décor la fin de semaine dernière. En effet, les 22 et 23 février, s’y sont retrouvés près de 500 développeurs web venus de McGill, du Massachussets Institute of Technology (MIT), des universités de Toronto, du Michigan, du Maryland et bien d’autres pour participer au concours McHacks. Durant une journée et demie, par équipe, ils ont dû se lancer dans un projet informatique innovant, comme la création d’applications ou de jeux, par exemple. De nombreux prix étaient à la clef, dont des chèques de plusieurs centaines de dollars.

Ce type de compétition est apparu il y a environ trois ans et s’est très vite répandu aux États-Unis. McHacks est le premier rendez-vous canadien d’envergure organisé par des étudiants. Selon Mohamed Adam Chaieb, co-fondateur et directeur des affaires externes de HackMcGill, « un hackathon n’a pas une fin en soi, mais on essaye de perpétuer une culture qui est celle de l’exploration et de la créativité ». Cependant, de nombreux recruteurs de compagnies de technologie, comme AppDirect, GoInstant ou Microsoft, étaient sur place pour voir les jeunes développeurs en action, et éventuellement proposer des stages aux plus qualifiés.

Dans les salles bondées, les programmeurs n’ont pas le temps de rêver. Les équipes s’affairent et s’acharnent, et ne s’arrêtent que très brièvement pour répondre aux questions du Délit. Ils ont toutefois l’air très motivé et investi. Selon un étudiant au Collège Dawson, la présence de compagnies de technologie dans le concours offre l’occasion de se faire des contacts pour des projets futurs. D’autres développeurs, venus de l’Université Queen’s se seraient « déplacés même si il n’y avait pas [d’entreprises]» et sont principalement là pour « concevoir des trucs cools ». Les recruteurs sont aux aguets, et n’hésitent pas à aller épauler tel ou tel candidat. Maxime Lambert, développeur logiciel chez ISR Transit, explique que « les événements comme ça permettent […] de repérer les équipes à succès. On peut mesurer la qualité du travail, la motivation, l’intérêt. C’est pour cela qu’on est intéressé de recruter dans les réseaux universitaires ».

Mohamed Adam Chaieb, comme beaucoup d’autres étudiants présents, pense que les universités ne proposent pas assez d’opportunités telles que McHacks. Selon lui, il y a un réel besoin d’ajouter un côté pratique et expérimental à la recherche académique : une initiative que les universités n’ont pas encore prise. « Les gens sont vraiment intéressés, ils veulent créer de nouveaux projets, explorer de nouvelles technologies, apprendre à programmer. Une assez grande partie des gens qui nous approchent n’ont pas de bagage technique », confie-t-il au Délit. « Si ce n’est pas [pris en charge] par l’Université de manière directe, je pense que c’est à nous de créer ces opportunités-là pour nous-mêmes. On ne doit pas forcément s’attendre à ce [qu’elles] viennent d’ailleurs ». McHacks n’est pas une singerie, c’est un projet qui se veut créatif et énergique. Étant donné le succès des hackathons, on peut se demander si ce genre d’événement ne deviendra pas un standard de recherche, de développement et de contact entre étudiants et entreprises.


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