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Bleu et blanc

Cher journal,

Je ne sais pas si tu t’en souviens mais c’était un dimanche après-midi quand ma mère et mon père m’ont parlé. Ils m’ont demandé de m’asseoir sur le divan et ma mère a mis sa main sur mon genou. Je ne m’en effarouchais pas. Je le sentais venir. Oui, ils ont intenté une action en divorce. Eh oui, ils ont décidé que le chat resterait chez maman et moi alors ? Après de nombreuses discussions, nous avons décidé que papa retournerait à Hochelaga-Maisonneuve à Montréal où sa famille habite et que je resterais chez maman à Toronto. Toutefois, ce n’était pas la fin de l’histoire. Un été sur deux, je devais rendre visite à mon père à Hochelaga-Maisonneuve que je le veuille ou non. C’est ainsi que l’histoire a commencé, l’histoire de mes voyages au Québec.

Bleu et blanc… l’image et les premières couleurs que j’ai vues, quand je suis arrivé au Québec, sur les drapeaux qui couvraient la ville de Montréal. Je suis arrivé en train. Alors que je sortais de la gare centrale, j’ai reçu un grand choc.  Je ne le savais pas mais c’était le 24 juin, la fête nationale du Québec, la Saint-Jean Baptiste. Il y  avait des confettis partout et plusieurs québécois habillés en bleu et blanc avec leurs petits drapeaux, qui se promenaient dans leur parade.  Après avoir été happé par la foule, j’ai dû attendre, ce qui m’a semblé pendant des heures, pour trouver un taxi puis je suis arrivé à la maison de mon oncle et ma tante dans le quartier de Montréal, Hochelaga-Maisonneuve.

Les deux ou trois premières semaines chez ma tante et mon oncle ont été les plus difficiles. Mon français était pratiquement inexistant et j’avais des difficultés pour communiquer avec mes cousins. De plus, les enfants francophones du quartier se moquaient de mon français quand je tentais de leur parler. Alors j’ai tenté de pratiquer mon français dans les magasins, dépanneurs et environs de Montréal mais quand je commençais de parler en français, ils me répondaient en anglais. La seule pensée que j’avais était de revenir à Toronto. À ce moment–là, je croyais que mon séjour à Montréal était un terrible cauchemar dont je ne pouvais pas m’échapper. Mais après quelques temps, ma situation a commencé à s’améliorer.

Un jour, mes cousins m’ont présenté une de leurs amies qui s’appelait Valérie. Elle habitait au centre-ville et elle rendait également visite à ses grands-parents en été. Je voulais une excuse pour passer plus de temps avec cette jolie fille alors je lui ai demandé de m’aider avec le français. Elle m’a appris des phrases simples pour ne pas être embarrassé par la langue. Elle avait beaucoup de patience avec moi. Avec ces leçons, j’ai aussi un peu appris sur l’histoire et la culture du Québec. Valérie et moi sommes devenus de bons amis.

Une semaine plus tard, Valérie m’a invité à un concert au centre-ville. Avant le concert, elle m’a montré des œuvres au Musée des Beaux-Arts de Montréal que j’ai appréciées. Au début, je n’étais pas très enthousiaste par le concert parce que c’était un groupe québécois qui chantait en français : une langue avec laquelle  je n’étais pas encore familier. Après être arrivés à la salle de concert, j’ai changé d’avis. Le public s’agitait par anticipation quand les lumières bleues et blanches flashaient sur la scène avant le spectacle. J’ai remarqué qu’il y avait plus d’anglophones ici qu’à Hochelaga-Maisonneuve. Pour la première fois, je ne me sentais pas exclu.

La musique était excellente. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi bon. Valérie avait très bon goût en musique.  Je n’ai pas compris les paroles mais j’ai aimé le rythme et le son mis ensemble. C’était vraiment un bon changement de la musique pop qui se répétait sur les iPods des jeunes de Toronto.

Le lendemain, je suis allé au magasin de musique pour acheter une guitare. Je voulais faire ce que j’avais vu sur la scène la veille. J’ai pris des cours de guitare pour le reste de l’été. J’ai très appris vite et j’avais l’intention de continuer jusqu’à ce que je devienne un guitariste professionnel.

À la fin de l’été, j’hésite à retourner à Toronto. Je me rends compte que Montréal n’est pas une petite ville du français, de la poutine et du hockey. La ville a un mélange unique de ce qui est traditionnel et de ce qui est contemporain. Ce mélange est évident dans les œuvres des musées, dans l’architecture, et particulièrement dans la musique. Cet été a été une belle expérience. J’ai appris de nouvelles choses et j’ai rencontré une bonne amie. J’ai hâte de revenir l’été prochain.

Steven

Maria Wang, Fabio Hoyos et Carli Melo


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