Alors que le Québec se refroidit progressivement, je vous propose cette semaine de partir vers l’un des classiques aliments réconfortants offerts ici : la poutine. J’aimerais vous emmener avec moi dans ma chasse pour la meilleure poutine au monde. J’aurais pu dire « la meilleure poutine de Montréal », mais, comme vous le verrez, la meilleure poutine se trouve à l’extérieur de la ville. Nous allons même débuter ce voyage à Belœil, à près de 40 km de Montréal.
Commençons par un petit résumé de l’histoire de ce fameux plat québécois, connu dans le monde entier. Une tâche facile ? Pas exactement.
La poutine a été inventée vers la fin des années 1950 au centre du Québec, et trois restaurants principaux s’en disputent l’invention : le Roy Jucep à Drummondville, Le Lutin Qui Rit à Warwick, et La Petite Vache à Princeville. Il faut savoir que c’est le Roy Jucep qui, en 1964, a été le premier à servir le plat que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de « poutine » : avec des frites, du fromage en grain et de la sauce brune. La poutine est vite devenue populaire dans les casse-croûtes québécois. On ne sait pas exactement quand le plat est arrivé à Montréal, mais le restaurant La Banquise a commencé à le servir au début des années 1980.
Même en tant qu’Américain, j’ai toujours apprécié ce chef-d’œuvre de la cuisine québécoise. Je passais du temps sur le fil Reddit « r/poutine » lorsque j’ai vu une photo de la poutine de La Cantine du Tit Beloeil pour la première fois. C’était le coup de foudre. Le jour même, j’ai acheté une nouvelle carte OPUS zone ABC et j’ai commencé mon voyage du centre-ville jusqu’à Belœil. Une heure plus tard, j’étais arrivé dans cette petite ville charmante des Basses-terres du fleuve Saint Laurent. À mon arrivée, j’ai commandé une grande poutine et un hot-dog vapeur (steamé). Mes très hautes attentes ont encore été surpassées quand on m’a servi ce plat magnifique. Regardez l’illustration de l’article si vous ne me croyez pas. On commence par la sauce, la partie la plus importante d’une poutine, car sa saveur pénètre celle du plat entier. Elle était savoureuse, bien poivrée, très chaude, réconfortante, avec une saveur profonde de viande, d’oignon et d’épices. Vous pouvez même voir les petits morceaux de poivre moulu dans la sauce. Absolument impeccable. Poursuivons avec le fromage. C’est très facile d’en voir l’abondance. Mais la qualité n’a pas été compromise par la quantité. À l’exception d’une station-service dans les Cantons-de‑l’Est, il s’agit du meilleur fromage en grains que j’ai jamais goûté, et certainement le meilleur dans une poutine. On voit la fraîcheur du fromage dans une poutine à son bruit distinctif, le « skouik skouik », et à son apparence – un fromage frais ne fond jamais. Si, comme moi, vous êtes expert en poutine, vous pouvez remarquer que ce fromage est le plus frais possible par un simple coup d’œil. Finalement, les frites. L’élément le plus classique, incontournable et omniprésent d’une poutine. Bien que de mauvaises frites ne détruisent pas une poutine, de bonnes frites la subliment. Celles-ci étaient excellentes. Leur couleur, brun doré, légèrement ombré, indique une cuisson parfaite : elles étaient très croustillantes à l’extérieur, avec une saveur presque sucrée à l’intérieur. Ces frites-ci ont vraiment élevé le plat entier, et je dirais même que c’est pour elles que je reviendrais.
Et voilà, un bon exemple de plat où trois ingrédients simples, quand ils sont tous d’une grande qualité, peuvent être combinés de manière particulière afin de créer un plat incontournable et franchement incroyable. Le hot-dog vapeur mérite par ailleurs d’être mentionné ici ; ça, c’était ben correct.


