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L’Autre Bout du monde : un périple pour prolonger l’été

Entrevue avec l’autrice Maryse Pagé.

Rose Langlois | Le Délit

Maryse Pagé est une autrice prolifique de romans jeunesse, connue notamment pour Rap pour violoncelle seul, paru en 2020. L’Autre Bout du monde, son tout nouveau livre, est arrivé en librairie le 16 septembre dernier. Le Délit s’est entretenu avec elle afin d’en savoir davantage.

Le Délit (LD) : Comment avez-vous abordé cette nouvelle publication après Rap pour violoncelle seul qui a connu un grand succès ?

Maryse Pagé (MP) : Ça fait peur, c’est sûr, quand on a connu un grand succès. Si on connaissait toujours la recette d’un succès, on l’appliquerait, mais on ne sait jamais, ça dépend de tellement de choses. La peur, il ne faut pas que ça t’arrête.

LD : Quelques thématiques reviennent dans L’Autre Bout du monde : les amitiés intergénérationnelles, la quête de soi… Ce sont des sujets sur lesquels vous revenez souvent. Pourriez-vous expliquer pourquoi ?

MP : Oui, les relations intergénérationnelles, c’est plus fort que moi. Sans vouloir me psychanalyser, je n’ai jamais connu mes grands-parents, mes enfants n’ont à peu près pas connu les leurs. Je pense que c’est un manque dans ma vie que j’essaie de combler, et je trouve que les ados et les aînés peuvent beaucoup s’apporter les uns aux autres. Dans L’Autre Bout du monde, c’est l’histoire d’un road trip, complètement différent de Rap pour violoncelle seul, mais c’est vrai que Mira est une adolescente, accompagnée de Marguerite, plus âgée. Dès que tu écris pour des ados, la quête de soi, ça revient évidemment : je pense que ça fait partie de cette étape-là de la vie.

LD : Qu’est-ce qui vous a poussée à écrire L’Autre Bout du monde ?

MP : Premièrement, j’adore les road trips, j’adore les films comme Thelma et Louise ou Little Miss Sunshine. J’avais le goût d’écrire avec de la matière. Dans la vie, un livre qui est un road trip – mais j’écris sur ce qui me dérange. J’écoutais les nouvelles et encore un féminicide, encore des histoires de relations toxiques… Je me disais : « Voyons, on dirait que ça ne change pas. » C’est un peu ça, ma prémisse, de constater que tu peux être une femme de 70 ans et avoir vécu une relation toxique dans ta jeunesse alors que tu peux le vivre quand tu n’as même pas 20 ans. C’est un peu différent, mais les formes se ressemblent. J’avais envie d’un road trip féministe qui parle quand même du droit des femmes, mais je ne voulais pas que ça soit lourd. Oui, il se passe des choses un peu graves, mais j’essaie que ce soit quand même agréable, qu’on prolonge l’été sur la route. C’est toujours mon souci de faire passer des messages, des choses qui me tiennent à cœur, mais sous des histoires qui paraissent quand même légères.

Maryse Pagé offre une fois de plus un roman haut en couleur, qui s’adresse aux jeunes… et aux moins jeunes. Trouvez Mira et Marguerite dans L’Autre Bout du monde en librairie.


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