Cette semaine, le Musée du Vatican a remis 62 objets d’art à la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), qui sera ensuite chargée de les transmettre aux peuples autochtones. Un geste, officialisé par le pape Léon XIV, qui témoigne d’une recherche de pardon et de réconciliation entre l’Église catholique et les survivants autochtones des pensionnats canadiens. Dans un communiqué, la CECC a déclaré que « le Pape Léon XIV a voulu que ce don soit un signe concret de dialogue, de respect et de fraternité ».
Les pensionnats ont été actifs entre 1831 et 1996, jusqu’à la fermeture du dernier établissement en Saskatchewan. Administrés pour les deux tiers d’entre eux par l’Église, plus de 150 000 enfants des Premières Nations, du peuple inuit et de la Nation métisse y ont été envoyés. Ils avaient pour « intention explicite d’arracher [les, ndlr] enfants de leurs familles et de leurs cultures » afin de les convertir de force au christianisme, selon le Centre pour la vérité et la réconciliation de l’Université du Manitoba. Ce n’est qu’en 2008 que le premier ministre de l’époque, Stephen Harper, a présenté des excuses officielles aux communautés autochtones au nom du Canada.
Selon le communiqué de la CECC et du Saint-Siège, les objets d’art faisaient partie du patrimoine autochtone exposé lors d’une exposition universelle tenue au Vatican en 1925. Ils incluaient entre autres un kayak inuit, des massues, des masques ainsi qu’une coiffe. Ces objets étaient depuis restés dans les collections ethnographiques du musée.
Lors d’une visite au Canada en 2022, le défunt pape François avait déjà entamé le processus de réconciliation entre l’Église et les nations autochtones. Sur le site de l’ancien pensionnat de Maskwacis, près d’Edmonton en Alberta, il avait « demandé humblement pardon pour le mal commis par de nombreux chrétiens contre les peuples autochtones ». Il avait également déclaré que « les politiques d’assimilation et d’affranchissement, comprenant également le système des pensionnats, ont été dévastatrices pour les habitants de ces terres ». Reste à savoir si ce geste sera jugé suffisant pour panser le traumatisme historique porté par les communautés autochtones.



