Laïcité renforcée dans les écoles québécoises : inquiétude et incompréhension chez le personnel enseignant
Le jeudi 30 octobre, le gouvernement du Québec a fait adopter le projet de loi 94, visant à renforcer la laïcité dans le réseau de l’éducation. Cette réforme, qui s’adresse principalement aux écoles publiques de la garderie au secondaire, entraînera plusieurs changements majeurs au sein du système scolaire. Parmi les mesures prévues, on compte l’interdiction du port de signes religieux, la fin de l’adaptation des repas pour des motifs religieux, l’obligation de s’exprimer en français sur les lieux scolaires et la suppression des congés religieux. De plus, étudiants et membres du personnel n’auront plus accès à des locaux réservés à la pratique religieuse, même en dehors des heures de classe.
Ces nouvelles dispositions soulèvent des préoccupations au sein du milieu de l’éducation et des organismes de défense des droits humains. La Ligue des droits et libertés (LDL) a exprimé son désaccord dans un communiqué, estimant que « l’adoption du PL94 aggrave et élargit les atteintes aux droits et libertés subies par plusieurs communautés, en particulier par les femmes musulmanes ». L’organisme avertit également que la mesure pourrait accentuer la pénurie de main‑d’œuvre dans le réseau scolaire et forcer l’exil de nombreux employés. Du côté syndical, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) parle pour sa part d’une « dérive pour contrôler et museler le personnel enseignant ». Plusieurs enseignants s’inquiètent des effets concrets que cette réforme pourrait avoir sur le climat scolaire et sur l’attraction du personnel.
Droit de vote à 16 ans : Québec solidaire veut donner la parole aux jeunes
Ruba Ghazal, porte-parole de Québec solidaire (QS), a annoncé le 30 octobre que son parti s’engageait à abaisser le droit de vote à 16 ans s’il accédait au pouvoir. Dans un communiqué, Ghazal a expliqué que cette proposition s’inscrit dans la foulée de l’engouement souverainiste observé chez les jeunes. « Je veux que l’élection de 2026 soit la dernière où les 16–17 ans ne pourront pas voter. Advenant l’élection d’un gouvernement solidaire, il faut que les jeunes puissent se mobiliser en masse pour voter à un référendum pour la constitution d’un Québec indépendant. C’est de leur avenir qu’il est question, ils ont le droit d’avoir voix au chapitre », a‑t-elle affirmé.
Elle souligne que d’autres pays, tels que l’Autriche, ont déjà abaissé l’âge du vote à 16 ans, avec des résultats jugés positifs. « Non seulement les jeunes sont assez matures pour s’exprimer, ça aurait un effet bénéfique sur leur éducation et leur participation politique », a déclaré Ghazal.
Cette proposition intervient dans un contexte où le mouvement souverainiste semble regagner du souffle, notamment chez les nouvelles générations. Un sondage CROP réalisé l’été dernier indiquait que 56 % des 18 à 34 ans se disent favorables à la souveraineté du Québec – un chiffre qui laisse entrevoir un renouveau nationaliste. Pour Québec solidaire, l’ouverture du droit de vote aux 16–17 ans serait donc une façon de donner corps à la voix d’une jeunesse engagée et souverainiste, consciente des enjeux environnementaux, sociaux et identitaires qui façonneront le Québec de demain.



