Aller au contenu

Et si le public proposait les sujets ?

Pivot inaugure sa nouvelle plateforme web : la Salle de nouvelles.

Dominika Grand'Maison | Le Délit

Créé en 2021, le média indépendant et progressiste Pivot a lancé le 19 octobre dernier la Salle de nouvelles, une plateforme en ligne qui permet à ses abonné·e·s de soumettre des idées d’articles et de commenter les propositions des autres membres de la communauté. Cette initiative a pour but de créer un espace d’échange entre l’équipe éditoriale et les préoccupations du lectorat, qui peut se prononcer sur les sujets qu’il souhaite voir couverts.

Lors de la soirée de lancement agrémentée de numéros d’humoristes, collaborateur·rice·s et grand public étaient convié·e·s pour se familiariser avec le fonctionnement de la Salle de nouvelles. Il suffit de se connecter à la plateforme en ligne –accessible aux abonné·e·s – pour voir apparaître les suggestions d’article, qui seront révisées par l’équipe éditoriale de Pivot et qui, en fonction de leur popularité, pourraient se voir choisies. La personne qui est à l’origine de l’idée d’article serait alors mentionnée dans l’article lors de sa publication, afin de mettre en valeur ce tout nouveau processus collaboratif de production des nouvelles.

Comment se définit Pivot ?

La soirée du 19 octobre a aussi été l’occasion de présenter la ligne éditoriale de Pivot, afin de faire connaître ses angles de prédilection dans la couverture de l’actualité. Créé il y a plus de deux ans, Pivot résulte de la fusion du volet francophone de journal multiplateforme Ricochet et du média Majeur, qui proposait jusqu’en 2021 du « contenu d’actualité à contre-courant des intérêts des élites économiques et politiques », comme indiqué sur son site web. Dans la continuité de cette mission, Pivot se présente comme un média ouvertement progressiste qui entend élargir les perspectives journalistiques au Québec, optant pour le traitement de certaines questions d’actualité qui ne sont pas assez contextualisées dans les médias traditionnels.

« Pivot estime que la prétention à l’objectivité ou à la neutralité masque surtout la persistance, consciente ou non, du point de vue, des conceptions et des valeurs dans l’information »

Un article sur la bande dessinée Résister et fleurir qui décrit la lutte contre le déboisement à Hochelaga ou encore un dossier d’enquête sur les conditions des travailleur·se·s au Club Med de Charlevoix ; voici quelques exemples des histoires pour lesquelles certain·e·s membres de l’équipe se sont dits particulièrement interpellés. Éclairant des enjeux locaux, Pivot se consacre également aux enjeux internationaux à résonance locale comme les impacts du conflit israélo-palestinien à Montréal. La couverture de la manifestation pro-palestinienne du 13 octobre dernier au centre-ville aura été l’occasion de recueillir des témoignages à chaud sur la condamnation par les gouvernements provincial et fédéral de toute manifestation pro-Palestine. 

Pivot propose un journalisme « factuel » et « critique », selon sa page web dédiée à sa politique éditoriale. On peut également
y lire que « Pivot estime que la prétention à l’objectivité ou à la neutralité masque surtout la persistance, consciente ou non, du point de vue, des conceptions et des valeurs dans l’information », qui interviennent « inévitablement à diverses étapes » de l’élaboration des articles.

La Salle de nouvelles a pour objectif de permettre au public de participer activement au processus de création des nouvelles en évitant pour Pivot de se cantonner à une perspective journalistique unique. Selon Alex Ross, ayant cofondé Pivot et maintenant à sa rédaction en chef, la salle de nouvelles devient une manière de « travailler en collégialité » et de développer « une méthode plus démocratique » par la réinvention des pratiques du milieu. Iel explique que si les biais dans les choix des sujets sont inévitables, la participation des abonné·e·s permettrait un rééquilibrage des perspectives autour de la notion de progressisme de laquelle se réclame Pivot.


Dans la même édition