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Elle s’appelle Au féminin

Un nouveau tournant pour cette section.

Rose Chedid | Le Délit

Je parlais avec ma maman au téléphone, je lui racontais que j’allais bientôt être éditrice d’une section, que j’avais peut-être quelques idées pour en faire quelque chose d’innovant. Nous réfléchissions ensemble à un fil conducteur qui relierait mes centres d’intérêts, tout en proposant quelque chose qui soit pertinent pour Le Délit. J’adore la philosophie, je suis très engagée, je chéris le militantisme, mais aussi, je suis une ambitieuse irrésistiblement attirée par le leadership et l’entreprenariat. J’aime la vérité, la vérité charnelle et crue, qui ne mâche pas ses mots. Tandis que je parcourais mon esprit, que je tentais de revivre ma vie, mes émotions, pour trouver ce fameux fil conducteur, un voyage intérieur merveilleusement révélateur s’opéra. Je me souviens de mes premières batailles pour me faire entendre, de mes premiers élans de liberté ordonnant à mon cerveau de me laisser bouger dans l’espace comme bon me semblait. Il y a eu les révoltes contre l’administration sexiste de mon collège, il y avait ma meilleure amie qui ne portait pas de soutien-gorge, la chaîne Youtube Parlons Peu Parlons Cul, le photographe Ed Van der Elsken qui photographiait les femmes sans les fantasmer, Hermione, l’héroïne de mon enfance, le livre de Simone Veil Une VieRien ne s’oppose à la nuit aussi, comme portrait seyant d’une mère, le mouvement Me Too, Chilla et la musique Si j’étais un homme sur laquelle j’avais dansé une chorégraphie engagée. Ma tête s’emplissait également des Françoise Sagan, Simone de Beauvoir, Camille Kouchner, Toni Morrison, Delphine de Vigan, Charlotte Brontë, Jane Austen et Rupi Kaur, mais aussi Virgin SuicidesThelma et LouiseLa leçon de PianoThree BillboardsKill Bill et Lady Bird, les films et les écrivaines qui bercent ma vie. Je suis, irrévocablement, en mon essence, une femme. Cette identité a modelé ma vie et fait de moi ce que je suis. Offrir aux lecteur·rice·s de ce journal une section qui parle de ce monde tel qu’il nous a modelé me semblait pertinent. Un espace où ce qui est implicite serait décrié, et ou chacun·e pourrait parler de sa place dans la société. Alors, je vous présente Au féminin, une section qui parle de femmes, mais aussi de relations entre êtres humains, une section ouverte à tous·tes, qui vous invite à parler du monde de quatre différentes façons, ayant chacune leur sous-section correspondante. Les trois premières sections seront divisées en sujets d’opinion, sujets d’enquête et portraits. Au féminin veut vous laisser parler de tout, vous inciter au débat et à la réflexion. Cette section est politique et vise à offrir de nouvelles perspectives, avec comme but ultime de proposer des chemins de liberté et d’émancipation. Passons maintenant à la présentation des sous-sections.

Diri(gente) féminine

Pour parler de leadership, d’entreprenariat et de business, avec une perspective genrée. Qu’implique la féminisation du travail ? Pourquoi nos gabarits et nos voix peuvent-être un frein pour diriger une équipe ? Quelle est la place des femmes dans la science ? En quoi la façon dont nous sommes éduquées nous ouvrent et nous ferment certaines portes dans le monde professionnel ?

Santé et Sexualité

Le nom l’indique clairement. Ici, nous parlerons de chair, de l’expérience du corps humain, de ses douleurs et ses plaisirs. Pourquoi les femmes risquent d’être moins bien soignées ? Quel est le coût des menstruations ? Qu’est-ce que le consentement ? Un espace pour parler de soi, d’intimité partagée ou de sujets plus généraux.

Militantes

Parce que parler de femmes sans parler de militantisme, de lutte sans discuter d’intersectionnalité, et des luttes complexes et répétées que les femmes rencontrent au cours d’une vie, me semble compliqué. Une sous-section pour parler d’espaces et de clubs engagés à Montréal et à McGill, mais aussi de sujets controversés. C’est également une section spéciale débats et spéciale féminisme, pour faire travailler l’esprit critique. Quelle est la place des collages féministes à Montréal ? Quels sont les clubs féministes à McGill ?

Philosophesse

Ce mot existait bel et bien jusqu’à ce que l’Académie française le supprime pour des raisons de légitimité discutables. Et oui, il comprend le mot « fesse ». La philosophie est le meilleur moyen de penser et de rechercher la vérité, et dans le milieu, les philosophesses sont trop souvent oubliées. Le capitalisme est-il un outil de soumission des femmes ? Qu’est-ce que le féminisme pour Judith Butler ?

J’ai hâte de vous lire. 


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