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Fermeture temporaire de l’OSVRSE

La pénurie de main‑d’œuvre se fait sentir.

Laura Tobon | Le Délit

Dans un communiqué publié le 4 décembre der- nier dans le McGillReporter, l’administration mcgilloise annonçait que le Bureau d’intervention, de prévention et d’éducation en matière de violence sexuelle (OSVRSE), la ressource principale de l’Université McGill en matière de support aux survivant·e·s de violences sexuelles, serait fermé jusqu’à nouvel ordre. Le Bureau était déjà fermé de manière intermittente depuis le mois d’octobre 2022 en raison du manque de personnel.

« Le Bureau se serait vu obligé de fermer ses portes lorsque la charge des responsabilités administratives serait devenue trop lourde à porter pour un·e employé·e seul·e »

Les opérations de soutien aux survivant·e·s de l’OSVRSE ont été transférées aux gestionnaires de cas du Bureau du doyen à la vie étudiante, dont les membres ont reçu une formation spécifique portant sur la situation des survivant·e·s de violences sexuelles. Les survivant·e·s auront également un accès prioritaire à des rendez-vous au Centre de bien-être (Wellness Hub, tdlr) de l’Université pendant cette période. Le Centre pour violences sexuelles de l’Association étudiante de l’Université McGill (Sexual Assault Centre of McGill Students’ Society) demeure ouvert et accessible à tous·tes.

L’OSVRSE a pour objectif d’apporter un soutien gratuit à tout membre de la communauté mcgilloise ayant été victime de violences sexuelles ou de genre au sein du campus de McGill ou en dehors. Ses activités incluent des lignes de support et d’écoute pour les survivant·e·s, de l’assistance dans le processus de dépôt de plainte ainsi que des campagnes de prévention et de sensibilisation.

La pénurie de main‑d’œuvre à blâmer

L’OSVRSE opère habituellement grâce à deux employé·e·s, soit un·e conseiller·ère en intervention ainsi qu’un·e conseiller·ère éducatif·ve, qui se divisent les responsabilités relatives à la gestion des cas et aux activités de prévention du Bureau. Au mois d’août 2022, un·e des employé·e·s a dû quitter son poste, ne laissant qu’un·e seul·e employé·e permanent·e pour assurer la gestion du Bureau.

Le Bureau se serait vu obligé de fermer ses portes lorsque la charge des responsabilités administratives serait devenue trop lourde à porter pour un·e employé·e seul·e, selon des sources transmises en entrevue au Délit. L’OSVRSE a d’abord fermé pour une période temporaire de deux semaines en octobre 2022, avant de fermer à nouveau au mois de novembre pour une durée indéterminée. Bien que l’administration mcgilloise ait fait part à l’AÉUM de son intention de rouvrir le Bureau pour la nouvelle année, aucune date précise n’a encore été communiquée au moment d’écrire ces lignes.

Confusion chez les étudiant·e·s

Contacté par Le Délit, Kerry Yang, vice-président aux affaires universitaires de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM), nous a informé que l’AÉUM a reçu certains retours d’étudiant·e·s pour qui la fermeture de l’OSVRSE avait été source de confusion. « Le site internet [de l’OSVRSE, ndlr] n’était pas particulièrement clair, et certain·e·s étudiant·e·s ne savaient pas où aller ou qui contacter, ce qui est une difficulté supplémentaire pour les survivant·e·s de violences sexuelles (tldr)», déplore-t-il. « Les ressources n’étaient pas au bon endroit, et les explications n’étaient pas clairement visibles. Il y a aussi eu des problèmes avec les lignes téléphoniques de l’OSVRSE qui ne dirigeaient pas les étudiants vers les ressources appropriées », explique-t-il.

« Certain·e·s étudiant·e·s ne savaient pas où aller ou qui contacter, ce qui est une difficulté supplémentaire pour les survivant·e·s de violences sexuelles »

Kerry Yang, VP aux affaires universitaires de l’AÉUM

Restructuration en vue pour l’OSVRSE

Dans son communiqué du 4 décembre dernier, l’administration mcgilloise indiquait également que le Bureau d’intervention, de prévention et d’éducation en matière de violence sexuelle est en cours de « restructuration » telle que prévue par un plan sur cinq ans établi en collaboration avec un·e consultant·e externe. La reconfiguration du bureau ferait passer son nombre d’employé·e·s permanent·e·s de deux à cinq. À l’équipe s’ajouteraient ainsi un·e second·e conseiller·ère en éducation, un·e directeur·rice associé·e et un·e coordinateur·rice administratif·ve.

Contactée par courriel par Le Délit, Frédérique Mazerolle, agente des relations avec les médias de l’Université McGill, indique que « la récente pénurie de main-d’œuvre a non seulement retardé l’élaboration de ce plan en faveur d’une concentration sur le soutien et l’éducation des survivant(e)s, mais a également mis en évidence la nécessité de mettre en œuvre le réaménagement prévu du Bureau ».

Kerry Yang partage l’avis que les événements de l’automne 2022 ont fait ressortir l’importance d’augmenter la capacité du Bureau. « McGill essaye d’améliorer sa gestion de la situation actuelle, qui n’a pas été très facile pour les étudiantes », reconnaît-il. Le Bureau du Doyen à la vie étudiante et l’AÉUM ont tous deux collaboré avec l’administration mcgilloise pour trouver des solutions aux problèmes posés par la fermeture. Malgré la confusion ressentie par certain·e·s étudiant·e·s lors de la session d’automne, Kerry Yang se montre plutôt optimiste par rapport au futur de l’OSVRSE. « Les prochaines semaines seront très intéressantes pour le futur de l’OSVRSE et la réussite ou non de sa restructuration », conclut-il.

« La récente pénurie de main-d’œuvre a […] mis en évidence la nécessité de mettre en œuvre le réaménagement prévu du Bureau »

Frédérique Mazerolle, agente des relations avec les médias de l’Université McGill

Les personnes qui cherchent du soutient en ce qui a trait à la violence sexuelle à McGill peuvent contacter directement le Bureau du doyen à la vie étudiante par courriel (deanofstudents@mcgill. ca) ou par téléphone (514–398- 4990), ou contacter le Centre pour violences sexuelles de l’Association étudiante de l’Université McGill (SAMCOMSS). Pour du soutien immédiat, il est possible de contacter la ligne d’écoute provinciale sur la violence sexuelle (1–888-933‑9007 / 514–9339007)


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