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Pourquoi ne pas voter ?

Anna Henry | Le Délit

Élections Québec met les bouchées doubles cette année pour encourager les Québécoises et Québécois, surtout celles et ceux de 18 à 34 ans, à se rendre aux urnes le 3 octobre prochain. Année après année, les jeunes sont les moins nombreux·ses à exercer leur droit de vote. Aux élections provinciales de 2018, 53,41% des plus jeunes électeur·rice·s se sont rendu·e·s aux urnes. Ce taux reste relativement stable à 53,9% pour les élections fédérales de 2019, mais chute à 46,7% pour les élections fédérales de 2021 et à 24,7% pour les élections municipales de 2021. Les inquiétudes d’Élections Québec relatives à l’exercice du droit de vote chez les jeunes expliquent certainement en partie sa campagne active sur les réseaux sociaux (et notamment sur TikTok, où la fameuse boîte de carton électorale est soumise aux plus populaires tendances de la Génération Z) pour faire sortir le vote.

Malgré ces incitatifs pour se diriger aux urnes, nombreux·ses sont les jeunes qui pensent sans doute s’abstenir du processus électoral qui déterminera nos représentant·e·s à l’Assemblée nationale du Québec. « Pourquoi voter ? » est une question de plus en plus commune et compréhensible, alors que règne le cynisme envers l’efficacité et la représentativité de nos élu·e·s à l’Assemblée nationale, qui peinent à amener des solutions concrètes pour freiner la crise climatique ou celle du logement. La foi ébranlée des jeunes envers les institutions démocratiques traditionnelles les pousse vers d’autres voies d’activité politique qui leur permettent de se sentir véritablement impliqué·e·s, comme la participation à des manifestations ou la signature de pétitions.

Bien que l’exercice du droit de vote n’est effectivement qu’une mesure parmi tant d’autres pour s’engager politiquement, cette action n’est pas pour autant complètement dépourvue de signification. Le geste relève du strict minimum en matière d’implication citoyenne, mais ses effets sont concrets pour les candidat·e·s et les partis politiques. Même si notre vote ne porte pas la personne ou le parti que l’on préfère au pouvoir, il les aidera toujours à poursuivre leurs activités ; en effet, le remboursement des dépenses des candidat·e·s ainsi que l’aide financière gouvernementale apportée au parti varient selon le nombre de votes reçus.

Dans la mesure où l’exercice du droit de vote peut toujours avoir un effet, même s’il est marginal, pourquoi ne pas voter ? Se rendre aux urnes et s’impliquer de manière plus significative ne sont pas des actes mutuellement exclusifs. En outre, il n’a jamais été aussi facile de voter, notamment pour les jeunes. Pour les membres de la communauté mcgilloise, il sera possible de voter, quelle que soit la circonscription de résidence, au 680 rue Sherbrooke Ouest le mercredi 28 septembre entre 9h30 et 20h et le jeudi 29 septembre entre 9h30 et 14h. En vertu de la Loi électorale, les cours seront également suspendus le 3 octobre, jour officiel du scrutin, afin de permettre aux étudiant·e·s de se déplacer aux urnes. Voter n’a pas seulement un impact sur les résultats électoraux ; cet acte permet d’assurer la pérennité d’une démocratie saine et le financement des activités de chacun des partis.


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