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10 ans après le printemps érable, la mobilisation continue

Les étudiant·e·s redescendent dans la rue pour la gratuité scolaire.

Louise Toutée | Le Délit

Le mardi 22 mars dernier, une décennie jour pour jour depuis l’une des plus grandes manifestations du printemps érable, le mouvement étudiant revenait à la charge en défilant de nouveau dans les rues de Montréal pour réclamer la gratuité scolaire.

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→ Voir aussi : Notre dossier spécial sur les 10 ans du printemps érable

La manifestation s’est effectuée dans le cadre d’une semaine de grève touchant 82 000 étudiant·e·s de cégeps et universités, certaines associations comme le Regroupement des étudiantes et les étudiants de sociologie de l’Université de Montréal ayant même voté pour une grève générale illimitée. Le rendez-vous était donné pour mardi 13h, à la Place du Canada. Au pied de là où se trouve normalement la statue de John A. McDonald, une série de discours ont été prononcés. Ceux-ci reflétaient le large éventail de revendications de la manifestation : certains ont parlé de frais de scolarité, d’autres de stages non payés, un autre a dénoncé la loi 21 au tournant d’une phrase, et celui d’une étudiante bolivienne issue du peuple Quechua portait finalement sur la précarité des étudiant·e·s internationaux·les et de l’importance de « décoloniser l’éducation ». 

« Plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! », « Tout le monde déteste la police ! », « Un peuple instruit jamais ne sera soumis ! », « On a la rue, ils ont le parlement. Il y a plus de rues que de parlements ! »

Slogans scandés par les manifestant·e·s

Le même constat s’impose en regardant les symboles portés par les manifestants : de nombreux carrés rouges, symboles des manifestations de 2012, mais aussi plusieurs cercles verts, en référence aux mouvements de grève pour la justice climatique. Plusieurs pieuvres mauves sont venues compléter le tableau, figure de la lutte pour la rémunération des stages.

La foule, qui réunissait environ 2 000 personnes, a ensuite défilé dans les rues du centre-ville, passant en début de parcours devant le portail Roddick. 

Des policier·ère·s en vélo ainsi que quelques dizaines de policier·ère·s anti-émeutes encadraient la marche qui s’est déroulée dans le calme.

« En offrant des bourses, vous nous prouvez que vous avez de l’argent. Mais nous, stagiaires, ne demandons pas de bourses, nous demandons un salaire ! »

Discours prononcé au ressemblement de départ

Des percussionnistes de la formation Movimento, créée par des étudiant·e·s en musique durant la grève de 2012, étaient présent·e·s pour donner le rythme de la manifestation. 

Il·elle·s se sont arrêté·e·s plusieurs fois – dans le tunnel sous la rue Sherbrooke, par exemple, qu’il·elle·s ont utilisé comme caisse de résonance – pour donner de courtes performances chorégraphiées. 

Après plusieurs détours, la manifestation s’est terminée non loin du parc Émilie-Gamelin, où les étudiant·e·s se sont assis·es au milieu de l’intersection Sainte-Catherine w/ Berri. Aucun discours n’a marqué la fin de la marche, et les manifestant·e·s ont lentement commencé à se disperser. 


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