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Bienvenue à McGill !

Florence Lavoie | Le Délit

Les corridors de l’Université McGill, vides depuis plus d’un an, sont à nouveau habités de nos pas précipités. Des voix résonnent dans nos salles de classe, des frisbees s’élancent dans les airs, et, sur les présentoirs éparpillés sur le campus et dans ses alentours, Le Délit se réincarne finalement sur papier. Il attend discrètement d’être lu. Sa présence ne nous engage à rien : il est tout simplement là pour nous.

« Le Délit, le seul journal francophone de l’Université McGill », peut-on lire sur sa page de couverture. Le Délit est rédigé, édité et assemblé par des membres de la communauté étudiante chaque semaine. Il nous informe sur les sujets qui nous touchent. Il nous offre son espace pour nous exprimer et pour nous faire entendre. Il soulève des enjeux, suscite des réactions, facilite la communication et raconte notre univers. Son équipe s’efforce de publier, chaque semaine, une édition qui répond aux besoins du corps étudiant, afin de nous tenir au courant des événements culturels se déroulant autour de lui, de savoir quelles règles sanitaires suivre et d’être au fait des événements à surveiller sur le campus. Elle offre également son soutien pour la rédaction d’articles, s’assurant que les textes reçus soient présentés sous leur meilleur jour. Avec ses quatre sections – Actualités, Société, Culture et Philosophie – Le Délit offre une panoplie de sujets à explorer.

Le Délit, le seul journal francophone de l’Université McGill. Étonnamment, aucun programme spécialisé en journalisme n’existe à McGill. Et, au cas où vous ne l’auriez pas encore compris, aucune autre publication étudiante n’a le français comme langue d’écriture. Le Délit est donc le seul endroit à McGill où l’on peut expérimenter avec l’écriture journalistique dans la langue de Molière. Si l’envie vous prenait d’essayer avant la fin de vos études, ce journal est fait pour vous.

Le Délit, le seul journal francophone de l’Université McGill. Si le journal veut tendre vers l’impartialité, son existence est en soi une affirmation politique : même à McGill, l’univers francophone est riche et énergique. Sa date de naissance en témoigne : 1977, l’année même de la mise en vigueur de la loi 101 et huit ans après Opération McGill français, manifestation qui revendiquait la francisation de l’Université McGill. Si être le seul journal francophone témoigne de la fragilité de notre situation, se voir comme le premier d’entre eux nous donne une bonne dose d’espoir. Encore une bonne raison de s’impliquer au Délit : pour faire vivre notre langue, il faut encore la lire, l’écrire et la parler.

Mais, au-delà de tout cela, Le Délit est d’abord et avant tout une communauté d’échanges ouverte et respectueuse. Un an passé devant nos écrans à observer les médias sociaux polarisés et les nouvelles sombres a terni nos espoirs et exacerbé notre méfiance. On en viendrait presque à croire que rien n’a changé pour le mieux depuis deux ans, mais ce serait oublier qu’il s’agit de la première rentrée sur le campus pour deux cohortes entières. Bienvenue à McGill !


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