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Les algues

Le poème acéré.

Elissa Kayal | Le Délit

C’est dangereux les chalets les fusils tu disais va à gauche Jack on peut les contourner oui Jack je disais j’allais à droite ça me faisait rire pas toi c’est sérieux la guerre je te rétrograde c’est sérieux les fusils ça peut tuer de magnifiques fusils une magnifique chaine fraternelle invincible et nous nous fusillions à qui mieux mieux comme des bonshommes Lego jusqu’à ce que.

L’un d’entre nous t’es mort sinon je joue pu

Dans le nœud coulant des lacs le fusil reculé au chien


Le larynx se cristallise en boule d’algues c’est dur parler de chalet de carabine à un homme-chaise rembourré qui bourre de pilules qui croise ses jambes croisées comme des jambes croisées de psychologue parler du frère sa carabine de stries visqueuses qui enrobent.

La langue comme un lasso

Et la tire vers l’arrière

C’est dur le muet parler les fusils


Rire les poumons le ciel c’est dur l’élan de mémoire saccadé des balançoires il me poussait je n’aurais jamais pensé aimer autant un lampadaire les arbres le parc au nom d’oiseau mains sur les chaines lustrées et douces comme des chaines lustrées et douces invincible il était là devant moi souriant de dos fraternel c’est de la magie il disait disparaitre sous mes pieds mes yeux c’était un magnifique parc au nom d’oiseau de splendides lampadaires une chaine invincible de merveilleuses journées bleues mais la chaine.

Est coupée par le fusil le lac

Et la rouille ronge l’oiseau le noie.


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