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Marche arrière sur la suspension du programme d’étude de genre

McGill annonce que l’option restera disponible pour les étudiant·e·s à la Maîtrise et en Ph.D.

Ylan Tran

Les étudiant·e·s mcgillois·e·s apprenaient le 10 février 2020 par l’Association des Étudiant·e·s en Genre, Sexualité, Féminisme et Justice Sociale (GSFSSA) que l’option proposée par l’Institut Genre, sexualité et féminisme pour les programmes à la Maîtrise et les Ph.D seraient suspendus. Cette déclaration s’accompagnait d’une invitation à signer une lettre ouverte afin de défendre le programme. Cependant, dans une mise à jour datant du 6 mars 2020, la GSFSSA affirmait que la suspension était révoquée par l’administration. 

 

Programme interdisciplinaire

 

Le programme dont il est question fonctionne tel une mineure dans le cadre d’un programme à la Maîtrise. Il s’agit d’une option pouvant être associée au programme de l’un des départements de McGill. Il propose ainsi une formation pluri-disciplinaire, avec une spécialisation en féminisme, genre et sexualité. Au total, 16 Masters of Arts (M.As) proposent cette option, dont les départements d’anthropologie, de sciences politiques, ou de philosophie par exemple. L’option concerne également 11 programmes doctoraux (Ph.D). Le changement ne concernait cependant pas le programme de premier cycle. 

 

Suspension par surprise

 

La suspension des programmes de second cycle aurait dû être appliquée à partir de la session d’automne 2021. Selon la déclaration de la GSFSSA, la décision de l’Université a été prise sans aucune consultation auprès des étudiant·e·s ou de membres de la faculté. L’association étudiante soulève ainsi les conséquences qu’une telle décision aurait sur les étudiant·e·s inscrit·e·s, ainsi que sur les étudiant·e·s potentiel·le·s. Les membres de la faculté et du programme expriment ainsi leur surprise vis-à-vis de l’opacité du processus de prise de décision quant à la suspension.

 

La lettre ouverte rédigée en réponse à la suspension du programme attire l’attention sur plusieurs conséquences que cette dernière aurait sur les étudiant·e·s. Elle rappelle notamment que la création d’un programme de Maîtrise interdisciplinaire ne serait pas un substitut adéquat à l’existence d’une spécialisation ou de l’existence d’une option en étude de genre dans le cadre d’un Ph.D. Maintenir un tel programme de spécialisation permet de garantir une certaine rigueur de travail et de recherche. La nécessité de reconnaître une expertise dans les études de genre est ainsi fondamentale. De plus, la lettre ouverte rappelle l’importance de la mention de spécialisation dans ce domaine. Cela joue notamment un rôle pour la recherche de travail, ou pour l’accès à des programmes d’étude plus élevés. 

 

Révocation de la suspension

 

La lettre ouverte a rassemblé 579 signataires ; étudiant·e·s, professeur·e·s, membres de la faculté et personnes extérieures à l’Université. Tous·tes réclamaient le retrait de la suspension. Dans une réunion du 21 février, le Doyen associé Jim Engle-Warnick annonçait aux étudiant·e·s la rétraction de la décision. Le programme n’est donc plus suspendu. Cette marche arrière a été confirmée lors d’une réunion d’urgence de la Faculté d’arts le 25 février 2020, à laquelle un nombre élevé d’étudiant·e·s et de membres de la faculté étaient présent·e·s afin de témoigner de la nécessité de conserver l’option. De plus, la lettre ouverte reste à la disposition de potentiel·le·s signataires voulant témoigner de leur soutien. 

 


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