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Épidémie ou maladie éphémère ?

Rapport sur le coronavirus nCOV-2019 et ses implications.

Parker Le Bras-Brown | Le Délit

Depuis novembre 2019, le coronavirus nCOV-2019 se propage et préoccupe la communauté mondiale. Il stigmatise les populations chinoises et isole la Chine du reste du monde. Mais qu’en est-il réellement du virus sur le plan international ? Doit-on vraiment craindre l’épidémie ravageuse que certains imaginent déjà ?

Mise en perspective

En 2003, le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère), de la famille des coronavirus, avait perduré pendant six mois, touché 30 pays, rendu 10 000 personnes malades, et fait 774 morts. La Chine avait été critiquée par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) pour son manque de transparence. Le nCOV-2019 touche déjà 14 380 personnes pour 304 décès (dont un à l’extérieur de la Chine). Le taux de mortalité de 2,11% est donc bien plus faible que les 7,74% du SRAS. Le nombre de victimes du coronavirus peut sembler important, mais peut être contrasté avec la grippe saisonnière (influenza) qui fait chaque année 3500 victimes au Canada et environ 500 000 décès par an à l’échelle mondiale. 

Le coronavirus nCOV-2019 est cependant récent. Le premier cas aurait été identifié en novembre 2019 à Wuhan en Chine. La période d’incubation est actuellement estimée à environ 14 jours, ce qui rend le virus d’autant plus difficile à détecter, car lent à se manifester. 

Panique internationale

La communauté internationale craint une épidémie globale dans le contexte de mondialisation et de flux constants avec la Chine. L’OMS a déclaré l’état d’urgence de santé publique internationale le 30 janvier 2020 afin de contenir le virus. Les États ont été invités à prendre différentes mesures sanitaires pour éviter une contamination accrue du n‑COV. McGill a d’ailleurs envoyé à tous les étudiants et membres du personnel de l’Université un courriel expliquant les symptômes ainsi que les précautions à prendre pour éviter la propagation du virus. Certaines compagnies aériennes comme Air France, Lufthansa et Air Canada ont annulé la plupart des vols à destination de la Chine. Les gouvernements organisent le rapatriement de leurs citoyens se trouvant en Chine. Ceux-ci se retrouvent placés en quarantaine lors de leur retour. Certains pays comme l’Australie et les États-Unis interdisent l’entrée de leur territoire à tous les non-résidents revenant de Chine. Apple a décidé de fermer toutes ses boutiques en Chine continentale jusqu’au 9 février. Ces mesures radicales sont cependant critiquées par l’OMS qui craint quant à l’impact sur la distribution des aides internationales ainsi que sur l’économie chinoise.

Impact social

Les communautés asiatiques à l’étranger sont également des victimes collatérales de l’épidémie. Le premier ministre canadien Justin Trudeau met en garde contre le racisme suscité par le virus. La stigmatisation des communautés asiatiques, en particulier chinoise, se renforce au fur et à mesure que le virus se propage.

Au Canada, seuls quatre cas ont été recensés parmi les 37,59 millions d’habitants. Au Québec, bien qu’aucune victime n’ait été recensée, les pharmaciens assistent à une pénurie de masques chirurgicaux. Cette pénurie se ressent également dans certains hôpitaux qui peinent à s’approvisionner auprès des fournisseurs mondiaux en rupture de stock, comme c’est le cas en Belgique, d’après un reportage du journal Le Soir.

Si la prise de conscience est importante pour éviter une propagation accrue, il est, selon le gouvernement canadien, inutile de paniquer. Comme pendant toute période de grippe, il est recommandé de prendre certaines précautions, comme le lavage de mains. 


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