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La culture au cœur de la ville

Retour sur le premier plan d’urbanisme de Montréal.

Evangéline Durand-Allizé | Le Délit

Le 25 septembre dernier se tenait au Monument National une conférence sur la place de la culture dans le Plan d’urbanisme de 1992. Organisé par Culture Montréal, un organisme majeur en matière de développement culturel, cette mini-conférence était donnée par André Lavallée, ancien maire de Rosemont-La-Petite-Patrie. À l’époque membre du comité exécutif de l’administration Doré, à titre de responsable de l’aménagement et du développement urbain, M. Lavallée a été l’un des principaux fondateurs et signataires de ce premier plan d’urbanisme. Le conférencier a fait un résumé du contexte dans lequel ce projet a vu le jour, avant de s’attaquer à son contenu et à son apport au milieu culturel montréalais.

Montréal, 1986

On doit aux administrations Drapeau (1954–1957 et 1960–1986) d’immenses projets tels que le métro de Montréal en 1966, l’Exposition universelle de 1967 ou encore les Jeux Olympiques de 1976. Toutefois, M. Lavallée est venu nuancer le tout en rappelant l’état dans lequel la ville se trouvait à la fin du règne Drapeau. Il s’agissait alors d’une ville en pleine désindustrialisation et en plein dépeuplement. Le conférencier a rappelé que la région métropolitaine a subi une importante transition de 30 000 foyers de Montréal vers ses banlieues entre 1959 et 1972. Il y avait également une crise du chômage, atteignant un taux de 10,9% à Montréal en 1987, ainsi qu’un exode des grands chefs d’entreprises vers l’ouest du pays, causé par la montée du nationalisme québécois au cours des années 1970 et 1980. C’est donc dans ce paysage urbain que le Rassemblement des citoyens de Montréal (RCM) s’est fait élire en 1986 avec, à sa tête, Jean Doré.

Une vision pour Montréal

Pour M. Lavallée, le RCM était synonyme de nouveauté. Une vision se dressait, celle de      Montréal comme métropole économique et culturelle, comme ville **leader** en développement durable et social. Au cœur de ce souffle progressiste, M. Lavallée a dit reconnaître la culture comme levier majeur pour favoriser l’économie d’une ville et améliorer la qualité de vie de ses citoyens. Le Plan d’urbanisme servait donc, entre autres, de politique de soutien aux grandes manifestations culturelles, à la restauration des monuments ainsi qu’à la promotion des périodiques culturels, des galeries d’art, des théâtres et des musées. D’ailleurs, le musée Pointe-à-Callière, ouvert en 1992, s’inscrit dans cette vague de renouveau culturel. Le plan fait mention de la consolidation des « équipements de diffusion culturelle » du domaine public « en priorité ». L’on entend ici des quartiers comme la Place des Arts, le Quartier Latin ou encore le Vieux-Montréal ; des musées comme le Musée des beaux-arts, le Musée d’art contemporain et le Centre Canadien d’Architecture ; ou encore des constructions comme le Centre des sciences ou la salle de concert de l’Orchestre symphonique de Montréal.

Pour la suite du monde 

Ce document d’une centaine de pages n’est pas qu’un ensemble de lois ou de réformes. Il s’agit d’un guide regroupant les objectifs de la ville, d’une marche à suivre pour les atteindre, d’une vision globale de ce que devrait être et devenir la métropole. Depuis ce premier plan, beaucoup de choses ont été faites, mais bien d’autres restent à réaliser, croit M. Lavallée. Pour citer le conférencier, il faudra, pour ce faire, « une vision de ce que va devenir Montréal ». En bref, un nouveau Plan.


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