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McGill sauvera la planète plus tard

Le Sénat reste flou quant aux mesures environnementales à prendre.

Iyad Kaghad | Le Délit

Le 24 octobre se tenait l’assemblée du Sénat de l’Université McGill pour discuter des enjeux étudiants : la dérégulation des frais scolaires pour les étudiant·e·s internationaux·ales, le rapport annuel concernant les enquêtes d’inconduite (Annual Report Concerning the Investigation of Research Misconduct en anglais) et le Rapport de progrès sur les initiatives de durabilité à McGill (Progress Report on Sustainability Initiatives at McGill en anglais).

La confidentialité des informations 

Les membres du Sénat ont rapidement discuté de la dérégulation des frais scolaires qui touchent les étudiant·e·s internationaux·ales : le sénateur et vice-principal exécutif et vice-principal aux études, Christopher Manfredi, a déclaré dans un communiqué en réponse aux deux jeunes sénateurs que cette dérégulation allait permettre à l’université de ne plus être en situation de déficit qui coûte à l’université « approximativement 100 millions de dollars ». Il a ajouté que « McGill n’a pas l’intention d’augmenter de manière drastique les coûts pour les étudiant·e·s internationaux.ales » sans préciser quelle serait la hausse. 

Le rapport annuel sur les enquêtes d’inconduite au sein de l’université a été dévoilé par Christina Wolfson, responsable du comité éthique, qui a rappelé qu’il s’agissait d’une « procédure hautement confidentielle » et que le nombre d’allégations était faible par rapport aux standards canadiens. Le sénateur Robert a soulevé le fait que la catégorie des comportements non éthiques était très « large » et souhaitait savoir d’où provenaient ces allégations. Cette dernière répond que seuls deux cas de ce genre avaient été répertoriés et que les informations étaient confidentielles. De plus, elle a précisé que les allégations pouvaient provenir du doyen, des comités éthiques et de toutes les unités administratives en général. Un autre sénateur s’est interrogé sur l’opacité des résultats des enquêtes, déclarant : « je ne suis pas certain d’être d’accord avec la confidentialité des résultats d’une enquête. » La responsable a répondu que les informations pouvaient être dévoilées si cela était dans l’intérêt public.

McGill s’est engagé, entre autres, à atteindre la neutralité carbone en 2040 alors que le rapport du GIEC stipule que des mesures doivent être prises avant 2030.

Divest remis à plus tard 

Suite aux recommandations du comité de conseil sur la responsabilité sociale (Committee to Advise on Matters of Social Responsibility (CAMSR) en anglais), chargé de conseiller les gouverneurs sur la décision de désinvestir des énergies fossiles, préparées par Fédéric Bachand, le rapport a été présenté par le sénateur Christopher Manfredi. Le rapport a mis en place sept mesures à prendre afin de lutter contre le réchauffement climatique. McGill s’est engagé, entre autres, à atteindre la neutralité carbone en 2040 alors que le rapport du GIEC stipule que des mesures doivent être prises avant 2030. Jacob Shapiro a partagé son inquiétude quant au temps d’action semblant trop lointain. De plus, le professeur Mikkelson est intervenu en s’interrogeant sur la décision du Sénat, soit de « réduire les émissions de carbone ou de compenser la hausse afin d’atteindre la neutralité carbone en 2040 », demandant quelle serait la baisse des émissions de carbone et la compensation. Le sénateur Manfredi a répondu que le Sénat privilégiait la réduction des émissions sans donner de chiffres exacts. En fin de session, le professeur Mikkelson demande pourquoi la motion de désinvestissement avait été renvoyée par le Conseil des gouverneurs au CRS qui l’avait déjà « mal conduit deux fois » au lieu de « mettre en œuvre une résolution fortement en faveur du désinvestissement ou d’envoyer le sujet à un comité collectif du Sénat comme spécifié dans le cas où le Sénat et le Conseil seraient en désaccord ». L’intervenante a répondu que le comité en charge de la responsabilité sociale était le plus adapté pour répondre à la question, car celui-ci était renouvelé. 

La séance s’est terminée par une session confidentielle, laissant planer un sentiment d’inachevé.


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