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Les Affaires externes de l’AÉUM affirment que la CAQ est « raciste » et « xénophobe »

Une publication Facebook dépeint le parti comme appartenant à l’extrême-droite.

Antoine Milette-Gagnon | Le Délit

La vice-présidente des Affaires externes de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM, SSMU en anglais), Marina Cupido, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux au lendemain de la victoire majoritaire de la Coalition avenir Québec (CAQ) en affirmant sur le compte Facebook officiel des Affaires externes que « le Québec a élu un gouvernement raciste et xénophobe de l’extrême-droite, qui a des liens documentés avec des suprématistes blancs ».

Le message soutient que la campagne électorale de la CAQ « reposait sur la discrimination contre les individus racisés, les immigrants, et les réfugiés » et appelle la communauté mcgilloise à « redoubler [sa] résistance envers ce genre de toxicité ». La publication contient également plusieurs liens redirigeant vers différents événements d’activisme.

Une publication polémique

En date de vendredi, la publication a reçu près d’une centaine de commentaires. Certain·e·s internautes ont fortement critiqué l’AÉUM pour avoir utilisé les appellations « extrême-droite », « raciste » et « xénophobe » pour parler de la CAQ. D’autres ont critiqué cette prise de position politique faite sans consultation étudiante.

La page officielle des Affaires externes a commenté sa propre publication en ajoutant que « la CAQ peut vraisemblablement être décrite de façon adéquate comme un parti d’extrême-droite  — ou à tout le moins comme un parti de droite faisant campagne sur des éléments propres à l’idéologie d’extrême-droite ». Il a été avancé que plusieurs membres du groupe identitaire d’extrême-droite La Meute ont exprimé leur support pour François Legault.

Marina Cupido a affirmé sur sa page personnelle, le 4 octobre, que la publication sur le compte officiel de l’AÉUM « n’était pas la plus nuancée […] mais n’était pas spécialement inadéquate non plus ». Iel a également indiqué avoir retiré « un nombre substantiel de commentaires écrits par des Nazis avérés ».

Rejoint par Le Délit, le président de l’AÉUM Tre Mansdoerfer a affirmé que l’AÉUM n’endossait pas les propos émis sur le compte Facebook des Affaires externes.

Promesses controversées de la CAQ

Élue avec une majorité de 74 sièges lundi soir, la CAQ avait fait de l’immigration l’un des dossiers chauds de la dernière campagne électorale en proposant une réduction du nombre d’immigrant·e·s accepté·e·s annuellement par le Québec. Toutefois, la promesse la plus controversée de la formation politique était d’imposer aux nouveaux·elles arrivant·e·s un test de français ainsi qu’un « test des valeurs ». Les immigrant·e·s échouant le test de français après trois ans de francisation se verraient refuser un Certificat de sélection du Québec leur permettant de demander la résidence permanente au Canada.

Ces promesses ont été fortement critiquées pendant la campagne électorale, tant sur le fond que sur la forme. D’une part, le premier ministre sortant Philippe Couillard avait décrit le « test des valeurs » comme étant « inutile » et avait accusé le chef de la CAQ, François Legault, de mener une politique de « peur ». D’autre part, la faisabilité de ces promesses avait également été mise en doute, notamment en ce qui concerne les négociations avec le gouvernement fédéral, qui détient la majorité des pouvoirs en matière d’immigration.

Plus tôt cette semaine, le gouvernement caquiste nouvellement élu a indiqué son intention d’interdire le port de signes religieux pour les employé·e·s de l’État en situation d’autorité (agent·e·s de la paix, juges, gardien·ne·s de prison et enseignant·e·s). La mesure, fortement inspirée d’une recommandation du rapport Bouchard-Taylor (une commission d’enquête sur les accommodements raisonnables), s’est attirée une mise en garde du premier ministre canadien Justin Trudeau : « Je ne suis pas de l’opinion que l’État devrait dire à une femme ce qu’elle devrait porter ni ce qu’elle ne devrait pas porter. La Charte des droits et libertés est là pour protéger nos droits et nos libertés, évidemment. »


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