Après La Vérité sur l’Affaire Harry Québert (Grand Prix du Roman de l’Académie Française et Goncourt des Lycéens) et Le Livre des Baltimore, l’auteur de romans à succès genevois Joël Dicker nous entraîne, une fois encore, sur la côte est des États-Unis et plus précisément dans la charmante petite ville d’Orphea, nichée au cœur des Hamptons.
Une recette qui marche
Pour le capitaine Jesse Rosenberg, tout s’annonce pour le mieux. Après vingt ans de bons et loyaux services au sein de la police d’État, le voilà prêt pour une retraite bien méritée. Mais, c’est sans compter Stéphanie Mailer, journaliste ambitieuse (qu’on imagine bien gagner le prix Pulitzer) qui lui annonce fièrement qu’il s’est planté dans une enquête il y a vingt ans de cela et que le meurtrier court toujours. Voilà de quoi intriguer Jesse, d’autant plus que la jeune femme disparaît sans laisser de traces peu de temps après cette révélation. Ce dernier décide donc de reprendre son enquête à zéro, quitte à mettre Orphea sens dessus dessous. Il pourra alors compter sur l’aide précieuse de son collègue et ami Derek Scott et d’Anna Kanner, jeune cheffe adjointe de la police locale.
Si La Disparition de Stéphanie Mailer nous tient en haleine jusqu’au bout et nous fait frénétiquement tourner les pages, il y a quand même une chance que l’on soit déçu·e. La fin tant attendue (tel le fameux « drame » dans Le Livre des Baltimore) ne semble pas à la hauteur de nos espérances.
On ferme le bouquin avec l’impression d’avoir lu un mélange des deux précédents polars de Dicker. Le scénario semble être toujours le même : il y a 20 ans s’est passé un événement qui a dramatiquement bouleversé la vie des protagonistes. Ces derniers, alors qu’ils croyaient savoir ce qu’il s’était passé, doivent tout remettre en question et se lancer dans une nouvelle enquête afin de faire éclater la vérité. La recette est bonne, mais après y avoir goûté deux fois, la magie n’opère plus.
En attendant Goldman
Toutefois, si c’est le premier livre de Joël Dicker que vous choisissez de lire, vous ne serez pas déçus. La Disparition de Stéphanie Mailer reste indéniablement un très bon polar. L’intrigue demeure palpitante, le suspense est hitchcockien, les personnages sont attachants et une multitude de rebondissements guette le lecteur à chaque page. Donc, aucun risque de s’ennuyer, et surtout, impossible de fermer l’œil avant d’avoir découvert le fin mot de l’histoire.
On espère tout de même que Marcus Goldman (héros des deux premiers romans) ne prendra pas de vacances trop longues, car on ne l’oublie pas et il risque de nous manquer.