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En ce début d’année, voici une brève introduction à cette vaste section.

Béatrice Malleret | Le Délit

La section Société est plutôt difficile à définir. Si on la laissait aller librement, elle prendrait toutes sortes de formes, compte tenu de son nom qui englobe autant de thèmes et de sujets qui puissent exister. Cependant, cette année, nous tâcherons de lui redonner ses couleurs journalistiques, c’est-à-dire de donner une place toute spéciale aux articles d’opinion, et aux avis aussi diversifiés que possible. Tous les sujets peuvent et doivent être traités, toujours en gardant la question suivante en tête : « Pourquoi, dans la société d’aujourd’hui, ce sujet devrait-il attirer collectivement notre attention ? ».

Implication de la section 

Comme le nom de la section l’indique, les articles et tous les écrits doivent rester le plus près de nous, de notre quotidien et des enjeux auxquels nous faisons face, parfois sans nous poser trop de questions. Cette partie du journal aspire, elle, à ne rien laisser passer sous le radar, à tout questionner. C’est pourquoi les entrevues et les enquêtes trouvent leur place en ces pages : elles permettent de garder un contact direct avec l’actualité et donnent sa raison d’être à la section en laissant au lectorat le plaisir de développer, à partir des faits, sa propre pensée.

 

Cette partie du journal aspire, elle, à ne rien laisser passer sous le radar (…)

Le rôle du lectorat

En tant que lectrice et lecteur, il semble d’autant plus important de rester critique face à tout ce que l’on lit.  C’est en développant sa propre opinion que des articles de qualité voient le jour. Ainsi, vos commentaires sont importants, tous comme vos idées de sujets ou de thèmes que vous aimeriez lire ou écrire vous-mêmes.

Des squelettes dans le placard

À McGill, on se souvient… du mieux qu’on peut.

C’est une année tumultueuse qui a pris fin en avril dernier dans les universités québécoises, et McGill n’a pas été épargnée ; la montée des violences sexuelles en milieu universitaire (entre autres) a créé une vague d’empathie et de colère dans le corps étudiant. On lisait d’ailleurs, l’an dernier, dans l’édition de la rentrée du Délit, un texte dénonçant la culture du viol bien vivante au sein des universités. Certains enjeux traversent les années et semblent parfois insurmontables, mais connaître ces enjeux est sûrement la première étape vers une rémission. Voici donc, en bref, les problématiques que les étudiants et étudiantes devront considérer avec humilité et force pour commencer l’année du bon pied.

J’espère seulement que cette liste ouvrira les yeux des freshmen, et rafraichira la mémoire des ancien.ne.s

Le fantôme antisémite 

Qu’on ait été témoin d’un acte discriminatoire ou d’une grossière maladresse, le vote visant à retirer trois étudiants ayant potentiellement des opinions pro-israéliennes lors de l’assemblée générale de  l’Association étudiante de l’université McGill  n’a réussi qu’à déterrer le douloureux passé de l’université. En effet, au milieu des années 20, alors que la communauté juive bénéficiait enfin d’un accès équitable à l’èducation supérieure, elle s’est cognée sur une porte fermée : on augmenta la moyenne d’entrée à 75% pour celle-ci, alors qu’elle était de 60% pour les anglo-saxons. Cette mesure fut prise dans le but de « protéger » l’accès à l’éducation des Anglo-Saxons. Le faux pas de l’AÉUM n’a réussi qu’à raviver une flamme qui semble avoir été étouffée des années plus tôt.

Mutisme administratif

Il y a à peine cinq mois se tenait une manifestation sur le campus de McGill : des étudiantes et étudiants protestaient contre le mutisme de l’université face aux accusations de violence sexuelle, de l’atmosphère qui plane sur le campus et donc face à son incapacité chronique à  honorer la loi 151.

Certains enjeux traversent les années et semblent parfois insurmontables, mais connaître ces enjeux est surement la première étape vers une rémission.

C’est d’ailleurs ce que Connor Spencer, alors vice-présidente des affaires externes à l’AÉUM, mentionnait dans son discours ce jour-là. Les plaintes du corps étudiant ont finalement été entendues et prises en compte par l’administration, mais seulement après que celle-ci eut été mise au pied du mur. Depuis le 17 avril, l’administration rencontre les 

étudiant·e·s en charge de l’AÉUM toutes les deux semaines.

Malaise en médecine

Avec le début des cours vient la campagne électorale, avec la campagne électorale viennent les décisions prises à la volée. Le étudiant·e·s en médecine se voient pris au milieu des décisions de l’actuel ministre de la Santé, M. Gaétan Barrette. Ainsi, les primes nouvellement attribuées aux médecins spécialistes semblent contrevenir aux racines éthiques de la profession. De plus, bien que ces primes puissent s’apparenter à une véritable caverne d’Ali Baba pour les futur·e·s médecins, elles pourraient aussi être source d’anxiété chez les étudiant·e·s, mettant une charge de plus sur leurs épaules. Je parle ici d’une possible compétition entre collègues, d’une pression à la ponctualité alors que le problème ne réside peut-être pas en la performance de chacun·e, mais bien en la quantité de professionnel·le·s disponibles. Il est aussi difficile de ne pas mentionner le malaise d’être géré par un ministre qui voit la fin de son règne arriver, et qui se prépare un coussin de soie pour amortir sa chute. Le sujet sera creusé plus en profondeur au cours de la session.

les primes nouvellement attriuées aux médecins spécialistes semblent contrevenir aux racines éthiques de la profession.

Je comprends bien que présenter une liste officieuse des problèmes auxquels le corps étudiant fait face risque de tourner le couteau dans la plaie, mais le passé nous apprend encore aujourd’hui que le silence ne guérit rien, au contraire. Je comprends bien que tous les enjeux cités ci-haut demandent bien plus d’un paragraphe pour commencer à en faire le tour et je n’ai pas l’arrogance de croire que mes résumés soient exhaustifs. J’espère seulement que cette liste ouvrira les yeux des 

freshmen, et rafraichira la mémoire des ancien·ne·s, puisque se souvenir constitue le seul moyen de ne pas répéter les erreurs du passé. Bien que cela puisse sembler évident, on l’oublie souvent.


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