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Au menu, cette année

Cette année, trois lauréats se sont partagé le prix Nobel de médecine pour leurs découvertes majeures dans le domaine de l’immunologie.

L’Américain Bruce Butler et le Luxembourgeois Jules Hoffman menaient leurs recherches sur l’immunité innée et ses mécanismes de déclenchement alors que feu le professeur Ralph M. Steinman, décédé d’un cancer du pancréas 3 jours avant la remise du prix, a découvert l’existence ainsi que le rôle des cellules dendritiques dans l’immunité acquise.

L’homme
Ralph Marvin Steinman est né en 1943 à Montréal et a obtenu son baccalauréat en sciences ici même, à l’Université McGill. Par la suite, il a fait sa médecine à Harvard, puis son Ph.D en sciences à Rockefeller où il a poursuivi sa carrière en immunologie. Pour tous les étudiants en sciences, les grands chercheurs tels que le docteur Steinman sont de véritables inspirations. Ils nous permettent de réaliser qu’au sein de McGill, nous marchons sur les traces d’hommes qui auront grandement contribué à l’amélioration de la condition humaine et ce, dans bien des domaines.

La découverte
Les cellules dendritiques, dont il a découvert l’existence, ont un rôle déterminant dans l’immunité adaptative. Lorsqu’un organisme entre dans notre corps (l’infecte), un mécanisme primitif entre en jeu. Des cellules macrophages se localisent au niveau de la plaie et phagocytent (mangent) les microorganismes en les gobant, puis en les digérant à l’aide de plusieurs enzymes. Par ce processus, les macrophages s’oxydent et meurent, tels de dévoués kamikazes. Durant cette étape primaire, des signaux chimiques sont libérés dans le sang et appellent à l’aide. Le sauveur : la cellule dendritique (CD) qui, une fois sur place, constate si des envahisseurs sont encore présents. Si tel est le cas, la cellule dendritique phagocyte un des microbes, le digère, puis expose un morceau protéique de l’étranger à sa surface. En fait, les milliers de CD se taillent une part du gâteau et retournent au foyer, dans les ganglions, où elles présentent leur offrande aux lymphocytes qui, eux, joueront un rôle spécifique dans la production des anticorps et des cellules cytotoxiques. D’ailleurs, les cellules dendritiques s’appellent ainsi, car elles ont de nombreux bras (dendrites) qui leur permettent de se loger dans les ganglions de façon à atteindre plus facilement les lymphocytes.

Hommage à l’homme
Il est à noter que le docteur Phil Gold, imminent spécialiste en immunologie, récipiendaire d’un lauréat du Canadian Medical Hall of Fame, professeur à McGill et ami du docteur Steinman, a dédié ses cours de Physiologie du 3 au 12 octobre 2011 au regretté prix Nobel.


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