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Signer pour briser le silence

Capucine Lorber | Le Délit

Le 4 avril, le comité exécutif de l’AÉUM a envoyé à l’administration de l’université une lettre ouverte pour demander qu’une enquête soit menée au sujet de la prise en charge des plaintes des étudiant·e·s à l’endroit des professeurs de la Faculté des arts. L’équipe éditoriale du Délit a fait le choix de signer cette lettre à l’encre indélébile, ajoutant son nom à ceux de plus de 15 syndicats étudiants, 70 groupes étudiants et aux plus de 2 000 signatures individuelles.

Après avoir maintes fois condamné inlassablement les violences sexuelles et les abus de pouvoir des professeurs, ainsi que l’apparente immobilité de l’administration, nous sommes lassé·e·s de parler dans le vide. Cette lettre apparaît comme un moyen de pression efficace pour que soient prises des mesures claires et concrètes vers une plus grande transparence. De nombreuses plaintes dénoncent l’absence de clarté des règles concernant la conduite adoptée par les professeurs, et les mesures à prendre dans les cas où le comportement du corps enseignant se révèlerait inadéquat. Révéler aux étudiant·e·s la manière dont leurs plaintes sont administrées nous parait être nécessaire pour exposer au grand jour les nœuds des problèmes.

Aussi, ce rassemblement visible et massif empêchera quiconque de penser que ces accusations ne sont que mineures et ne concernent que quelques individus malchanceux. Alors que le problème semble avoir été relégué au fond du tiroir pendant trop longtemps, il est temps d’obtenir justice et transparence.

En tant que journal indépendant, nous prenons parti sur cette position, de la plus haute importance. Cet enjeu concerne le corps étudiant, que notre mandat nous demande de représenter. De cette manière, nous décidons de ne pas faire rimer indépendance et neutralité. Notre autonomie ne signifie pas que nous devions rester à l’écart des affaires, mais nous permet à l’inverse de fonder nos positionnements sur la volonté de l’équipe et non pas sur les demandes de l’administration ou de tel ou tel groupe étudiant.

Nous espérons sincèrement que le Doyen de la Faculté des arts écoutera les demandes de ses étudiant·e·s et que les autres facultés feront aussi face à leurs responsabilités en lançant de telles procédures en leur sein. Il faut que l’administration mcgilloise reconnaisse ses lacunes, reconnaisse que les mesures prises par le passé était insuffisantes, si l’on veut pouvoir ainsi porter de réels changements à cet enjeu qui nous concerne tous.


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