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L’ambition transatlantique de Roland Lescure

Une conférence porte un regard sur le monde avec le député des Français d’Amérique du Nord. 

Lucile Caron

La salle était comble pour la venue de Roland Lescure, député des Français d’Amérique du Nord et président de la commission des Affaires économiques, le lundi 26 février dernier au Pavillon Armstrong.

Les différents chapeaux de Lescure

 En tant que député des Français en Amérique du Nord, M. Lescure veille à ce que leur intégration en territoire étranger se déroule pour le mieux. Selon lui, les principales préoccupations des citoyens et citoyennes qu’il représente sont l’accès des enfants à l’éducation française, les relations avec l’administration française et les critères de la résidence fiscale. Il collabore d’ailleurs avec son homologue d’Asie et d’Océanie, Anne Genetet, sur une mission parlementaire qui vise à réformer la fiscalité des expatriés à leur avantage.

Au-delà de ses fonctions de député, Roland Lescure est aussi président de la commission des Affaires économiques, l’une des huit commissions permanentes de l’Assemblée nationale française, et dont la raison d’être est l’étude de divers projets de loi.

Selon lui, la France et le Québec ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Il admire spécialement la valorisation québécoise de l’entrepreneuriat et se réjouit de l’abondance d’une main‑d’œuvre française qualifiée au Québec.

 France, Europe et francophonie

Thème récurrent au cours de la soirée, M. Lescure a positionné la francophonie comme une force énorme pour la France et estime que durant trop longtemps, elle a été un moyen d’asseoir son pouvoir. Il réitère la nécessité pour la France de régler son problème avec l’Afrique, sur qui le lourd passé impérialiste français pèse toujours. Il pose néanmoins un regard positif vers l’avenir. À son avis, le fait qu’Emmanuel Macron ne soit pas issu d’une génération de colonialistes aidera à pacifier les relations avec lAfrique.

En revanche, il s’est montré préoccupé par la montée du conservatisme mondial. À son sens, pour éviter une mondialisation béate et naïve, il faut construire des ponts plutôt que de les défaire. Fervent du multilatéralisme, il insiste sur l’importance d’un renforcement de l’Europe. Si l’on souhaite une mondialisation pérenne, poursuit-il, il faut se serrer les coudes ensemble. Il est absurde de croire que la France restera grande dans une Europe qui s’affaiblit, a‑t-il conclu.

Lucile Caron

Engagement des jeunes 

À maintes reprises, il a incité les étudiants et les étudiantes à s’engager, en soutenant que toutes les manières de s’impliquer sont bonnes. Que les moyens soient scientifiques, technologiques ou intellectuels, il est convaincu que la jeune génération saura repenser les modèles dans lesquels on vit.

En faisant allusion à sa propre position et à celle du public, il a terminé sa présentation sur une note élogieuse : « On se revoit dans vingt ans, et c’est vous qui serez ici et moi qui serai là ».


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