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Lumière sur ceux qui agissent

McGill parle d’inclusion durant le mois de l’histoire des Noirs. 

Alexis Fiocco | Le Délit

L’Université McGill est internationale. Son ouverture et sa diversité sont des atouts très souvent cités lorsque l’on en fait l’éloge.  Toutefois, certain·e·s étudiant·e·s ne se sentent pas représentés et se sentent contraint·e·s de lutter eux·elles-mêmes pour provoquer les changements dont ils·elles voudraient être témoins. L’objectif du panel de mercredi dernier, dans le bâtiment Shatner, était donc de donner la voix à ces étudiant·e·s.

Un besoin de s’engager

L’évènement prend place lors de l’inauguration du mois de l’histoire des Noirs ; un contexte particulièrement approprié pour souligner le travail de ceux·elles agissant en faveur des droits des minorités culturelles à McGill. Le panel, mené par le professeur P. Howard, du Département d’études intégrées en sciences de l’éducation, est aussi composé de trois étudiantes ; Christelle Tessono, v.-p. politique du réseau des étudiant·e·s noir·e·s de McGill, Chantelle Dallas, présidente de l’association des étudiant·e·s noir·e·s en droit de McGill, et Rawda Baharun, éducatrice et conseillère de santé, membre de Healthy McGill.

On les interroge tout d’abord sur les raisons de leur engagement. L’une d’entre elles, en dernière année, cherchait un emploi qui la passionnerait ; une autre s’est engagée avant même de commencer sa première année ; mais toutes partageaient le ressenti de ne pas toujours apprécier la façon dont leur histoire et leur culture étaient abordées. Elles partagent aussi une même aspiration ; celle de trouver davantage de moyens pour protéger les étudiants marginalisés. Elles le font chacune en organisant des évènements, en facilitant le réseautage ; en encourageant la discussion et l’entraide, en tentant de centraliser les ressources disponibles. « S’il n’y a pas de place pour toi à la table, il faut te faire ta propre place », nous confie Rawda. Toutes insistent sur l’importance d’oser commencer quelque chose, même sans structure préexistante, si la cause a de la valeur. Il est alors crucial de sortir de son cercle, sa « zone de confort », d’aller au centre de la discussion ; on ne sait jamais ce qu’une certaine connexion peut apporter.

Un effort commun

L’engagement bénéficie à tou·te·s ; aux acteur·rice·s, le sentiment de redonner à leur communauté, et dans le cas de projets en faveur d’étudiant·e·s marginalisé·e·s, il contribue à une plus forte équité. Durant ce panel, on pose la question aux étudiant·e·s : que pourrait faire McGill pour assurer un espace plus sûr aux minorités ? Les termes à retenir sont « écoute », « consultation », « encouragement », « priorisation », mais aussi un meilleur soutien financier pour les initiatives en cours. Plusieurs soulignent aussi le besoin d’une plus grande diversité dans les cours, et une attention particulière portée sur ses discours, à l’intérieur, comme à l’extérieur d’une salle de classe.

La discussion portait un message plein d’encouragements. Peu importe qui l’on est, si l’on s’écoute et se soutient, il est alors possible pour chacun·e de trouver son rôle dans la communauté d’ici ; en créant, en s’impliquant, en discutant, ou simplement en s’informant : « chacun explore son identité d’une façon différente », conclut Rawda.


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